La France a demandé, vendredi, des explications à Israël, après une frappe ayant touché la veille l’Institut français de Gaza, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

" Nous avons été informés par les autorités israéliennes que l’Institut français de Gaza avait été visé par une frappe israélienne. Nous leur avons demandé de nous communiquer sans délai, par les moyens appropriés, les éléments tangibles ayant motivé cette décision ", a déclaré vendredi le Quai d’Orsay, précisant qu’aucun agent ou ressortissant français ne se trouvait dans l’enceinte de l’Institut.

La frappe israélienne qui a touché l’Institut français de Gaza suscite l’" étonnement " et l’" incompréhension " de la France, a déclaré sa ministre des Affaires étrangères au Nigeria, où elle se trouve en visite.

" Nous avons rendu public aujourd’hui (vendredi) le fait que l’Institut culturel français de Gaza avait été frappé il y a quelques jours d’une façon qui suscite notre étonnement, notre incompréhension et qui a conduit la France à demander des explications aux autorités israéliennes, pour comprendre comment un institut culturel français peut être la cible d’une frappe israélienne ", a dit Catherine Colonna à des médias français à Abuja, la capitale nigériane.

Dans une deuxième déclaration, le ministère a " condamné les attaques contre les sites des Nations unies et le personnel humanitaire, dont le travail est indispensable aux populations civiles de Gaza, ainsi que contre le siège de médias ".

Le bureau de l’AFP dans la bande de Gaza a été gravement endommagé par une frappe jeudi. L’armée israélienne a affirmé qu’il n’y avait " pas eu de frappe de [l’armée israélienne] sur le bâtiment " de l’AFP, la seule des trois grandes agences de presse internationale à disposer d’un “live vidéo” transmettant des images en direct de Gaza City.

" La France exprime sa très vive préoccupation face au nombre de victimes civiles à Gaza, qui s’élève à plusieurs milliers, et face à la grave situation humanitaire ", a également déclaré le Quai d’Orsay.

" La protection des civils est à la fois un impératif moral et une obligation internationale. Nous demandons à ce que des mesures concrètes soient prises par Israël en ce sens ", ajoute le communiqué.

Le gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu’au moins 27 personnes avaient été tuées dans une frappe israélienne près d’une école de l’ONU dans le camp de réfugiés de Jabaliya, troisième bombardement sur ce camp en trois jours.

Par ailleurs, l’ONU a annoncé qu’au total quatre de ses écoles abritant des déplacés avaient été touchées jeudi par des bombardements imputés à Israël par le gouvernement du Hamas. Les bombardements auraient fait 23 morts selon l’ONU.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP