Au 97ème jour de la guerre entre le Hamas et Israël, les bombardements se poursuivent dans le sud de la bande de Gaza. Au même moment s’est ouvert la première audience devant la Cour internationale de Justice, où Israël est accusé par l’Afrique du Sud " d’actes génocidaires ".

L’aviation israélienne a pilonné jeudi le sud de la bande de Gaza. Sur le front, dans la matinée, l’aviation israélienne a multiplié les frappes dans le secteur de Khan Younès, principale ville du sud du territoire et épicentre des combats, selon des témoins. L’armée a affirmé y avoir découvert un vaste réseau de tunnels, dont l’un par où des " otages israéliens sont passés ".

Blinken en visite au Caire

Au Caire, où il a rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, en conclusion de sa tournée, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a lié " la sécurité et l’intégration (régionale) d’Israël (…) au fait d’ouvrir une voie vers un État palestinien ".

Il a aussi jugé qu’un rapprochement entre Israël et les pays arabes qui, dans leur majorité, ne le reconnaissent pas, serait " le meilleur moyen d’isoler l’Iran et ses supplétifs ".

M. Blinken a toutefois relevé ne pas penser que " le conflit s’intensifie ".

Audience historique devant la Cour de justice Internationale (CIJ)

Devant la plus haute juridiction de l’ONU, l’Afrique du Sud, soutien de longue date de la cause palestinienne, a accusé Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l’attaque du Hamas ne pouvait justifier les événements à Gaza.

" Le monde à l’envers " selon M. Netanyahu, dont le pays s’exprimera vendredi devant la CIJ, avant une décision de la Cour, possiblement dans quelques semaines. Ses jugements sont sans appel et juridiquement contraignants, mais elle n’a aucun pouvoir pour les faire appliquer.

L’Afrique du Sud se comporte comme " le bras juridique de l’organisation terroriste Hamas ", a également accusé le ministère israélien des Affaires étrangères.

La patronne de Human Rights Watch, Tirana Hassan, a déploré pour sa part la " sélectivité " des Occidentaux sur ce conflit. " Il y a eu des condamnations sévères des attaques du 7 octobre " mais " les réactions des États-Unis, de l’UE et d’autres pays ont été beaucoup plus contenues pour condamner les (…) morts de civils à Gaza ", a-t-elle pointé jeudi dans un entretien à l’AFP.

Aide humanitaire au compte-gouttes

Des familles d’otages se sont elles rassemblées à Nirim, dans le sud d’Israël limitrophe de Gaza, pour faire retentir via des hauts-parleurs le nom de leurs proches retenus depuis bientôt 100 jours, a constaté l’AFPTV.

De l’autre côté de la barrière de séparation, l’intensité des hostilités aggrave encore le désastre sanitaire en cours pour les 2,4 millions de Gazaouis, dont 85% ont été déplacés.

Du 1er au 10 janvier, seuls 14% de l’aide humanitaire prévue ont été livrés, a indiqué l’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire, et dans le centre et le sud, trois hôpitaux sont menacés de fermer du fait de la proximité des combats.

Avertissement aux Houthis

En mer Rouge, les rebelles yéménites, soutenus par l’Iran, multiplient les attaques contre des navires marchands, perturbant le trafic maritime mondial, au nom de leur " solidarité " avec les Palestiniens de Gaza. Le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé l’arrêt " immédiat " de ces actions, dans une résolution adoptée dans la nuit.

Dans le golfe d’Oman par ailleurs, l’Iran a saisi jeudi un pétrolier en représailles au " vol " par les États-Unis d’une cargaison de pétrole iranien transportée par ce même navire l’année dernière, selon les médias d’État iraniens. Washington a exhorté l’Iran à libérer " immédiatement " le navire.