Des combats acharnés opposent lundi l’armée israélienne et le Hamas palestinien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où 200 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’opération terrestre fin octobre à Gaza.

Israël doit accepter une solution à deux États pour garantir sa sécurité, ont souligné lundi des ministres des Affaires étrangères de l’UE avant de rencontrer séparément à Bruxelles leurs homologues israélien et palestinien.

Sur le terrain, des témoins ont fait part à l’AFP de tirs d’artillerie nourris dans la matinée, de la progression de chars israéliens et d’affrontements violents, près de l’université d’al-Aqsa et de l’hôpital Nasser à Khan Younès.

Selon le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a accusé l’armée israélienne d’avoir visé cinq structures abritant 30.000 déplacés, "120 personnes" ont été tuées dans le secteur "durant les dernières 24 heures".

De son côté, l’armée israélienne a annoncé avoir pris le contrôle de postes de commandement du Hamas à Khan Younès.

Compte tenu de la situation et du manque de moyens dans la cour de l’hôpital Nasser de Khan Younès – où se cachent des responsables du Hamas, selon Israël – des Gazaouis ont mis en terre 40 corps dans une fosse commune lundi, selon l’AFPTV.  Le nombre de dépouilles enterrées a été indiqué par le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas.

Des proches des otages, mobilisés pour leur retour, ont interrompu lundi une réunion au Parlement israélien alors que la contestation du gouvernement s’intensifie en Israël.

Le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé lundi de nouvelles sanctions à l’encontre de cinq personnes et d’une entité clef dans le financement du Hamas et du Jihad islamique palestinien.

Reçu lundi à Bruxelles par les 27, le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a plaidé pour le "démantèlement" du Hamas et la libération des otages.

Reçu séparément, son homologue palestinien, Riyad al-Maliki, a insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu et demandé à l’UE "d’envisager des sanctions" face au refus d’Israël de discuter d’une solution à deux États.

Le conflit exacerbe aussi les tensions entre Israël et les alliés du Hamas réunis par l’Iran au sein de ce qu’il qualifie d’"axe de la résistance", notamment le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis.

À la frontière libano-israélienne, où le mouvement islamiste libanais a ouvert un second front contre Israël, des frappes israéliennes ont touché lundi plusieurs villages, selon l’agence de presse libanaise (NNA).

"Une guerre dans le nord sera un défi pour Israël, mais dévastatrice pour le Hezbollah et le Liban", a assuré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, lors d’un entretien à Tel-Aviv avec son homologue français, Sébastien Lecornu, qui doit être également reçu par Benjamin Netanyahou.

Le Hezbollah a affirmé avoir visé dans la nuit des troupes israéliennes préparant, selon lui, un "assaut en territoire libanais".

Maria Chami, avec AFP