Au 109ᵉ jour de la guerre entre le Hamas et Israël, les forces israéliennes ont annoncé avoir encerclé Khan Younès. Parallèlement, des négociations auraient lieu entre Israël et le Hamas afin d’aboutir à une seconde trêve et à la libération des otages.

Israël a annoncé mardi la mort de 24 soldats à Gaza la veille, sa plus lourde perte militaire en une journée depuis le début de son offensive terrestre dans le territoire palestinien, alors que les pressions s’accentuent sur son gouvernement pour une trêve dans la guerre contre le Hamas.

Selon le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, 21 "réservistes" sont morts lundi dans l’effondrement de deux bâtiments qu’ils étaient en train de miner dans le sud de la bande de Gaza, après un tir de roquette contre un tank proche.

Avec la mort de trois autres soldats dans un incident séparé, Israël a enregistré la perte quotidienne la plus lourde depuis le 27 octobre, portant le bilan total des militaires tués à 221.

C’est un "coup dur", a admis le ministre de la Défense, Yoav Gallant, à l’annonce du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, de l’ouverture d’une enquête sur le "désastre" de la mort des réservistes.

Khan Younès "encerclé"

Les forces israéliennes ont annoncé avoir "encerclé" Khan Younès (sud), ville natale de Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste à Gaza, considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre.

Le Croissant-Rouge palestinien a accusé l’armée israélienne d’avoir visé son QG dans cette ville et blessé des personnes réfugiées dans l’enceinte de l’hôpital Nasser.

Le Hamas a affirmé que des chars israéliens avaient tiré "massivement sur les étages supérieurs du bâtiment de chirurgie et le bâtiment des urgences", et s’attend à "des dizaines de blessés".

Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté ces allégations dans l’immédiat.

Le petit territoire palestinien assiégé et dévasté est menacé "d’une famine imminente", a dénoncé l’ONU à Genève. En effet, au moins 1,7 des 2,4 millions d’habitants ont fui leur foyer, beaucoup se massant dans le Sud où ils vivent dans des conditions très précaires. Les Gazaouis sont aussi confrontés à de nouvelles coupures d’Internet et des lignes téléphoniques.

Discussion autour d’une nouvelle trêve

La poursuite du conflit et son coût humain font monter la pression sur le gouvernement israélien pour qu’il négocie une nouvelle trêve avec le Hamas et prépare l’après-guerre dans la bande côtière.

Selon le site d’informations américain Axios, Israël a proposé au Hamas, via la médiation de l’Égypte et du Qatar, une pause de deux mois dans les opérations militaires à Gaza, pour un échange de prisonniers palestiniens contre tous les otages, vivants et décédés.

Le Qatar, médiateur lors d’un précédent accord de trêve et de libération de détenus, a contesté mardi ces informations.

Dans la journée, une source palestinienne bien informée a indiqué à l’AFP qu’une délégation du Hamas était arrivée mardi au Caire pour "discuter (…) d’une nouvelle proposition de cessez-le-feu".

Benjamin Netanyahou, qui rejette l’idée d’un arrêt des combats, a évoqué lundi avec les proches d’otages une "initiative" israélienne, mais sans donner plus de détails, selon la presse locale.

Le gouvernement israélien refuse aussi de discuter d’une "solution à deux États", avec un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël, ce qui irrite la communauté internationale.

Mardi, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a martelé qu’Israël "ne peut pas avoir un droit de veto" sur le droit des Palestiniens à disposer d’un État.

"Affaiblir" les Houthis

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont, eux, mené de nouvelles frappes contre des sites Houthis au Yémen, durant la nui,t pour "affaiblir" l’arsenal militaire de ces rebelles qui multiplient les attaques contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d’Aden.

Selon l’UE, le trafic maritime en mer Rouge a chuté de 22% en un mois, en raison de ces attaques.