Les combats entre l’armée israélienne et le Hamas faisaient toujours rage vendredi dans la bande de Gaza, après l’approbation "initiale" donnée, selon le Qatar, par le mouvement islamiste palestinien à un accord de trêve prévoyant un échange d’otages et de prisonniers.

Des témoins ont fait état de raids israéliens dans le centre et le sud de Gaza, notamment dans le secteur de Khan Younès, la deuxième ville du territoire où se concentrent désormais les opérations israéliennes.

Le ministère de la Santé à Gaza a dénombré 105 morts depuis la veille à travers Gaza, ce qui porte le bilan, selon ce ministère, à 27.131 morts.

Après presque quatre mois de guerre, le territoire palestinien, assiégé par Israël et en grande partie détruit, est devenu "inhabitable", selon l’ONU. Plus de 1,3 million de ses habitants, sur un total de 2,4 millions, sont réfugiés dans la ville de Rafah, dans le sud, contre la frontière fermée avec l’Égypte, menacés par la famine et les épidémies, entassés en plein hiver sous des abris de fortune.

Espoir de trêve

Face à cette crise humanitaire majeure et aux lourdes pertes civiles, la diplomatie tente toujours d’imposer une seconde trêve, plus longue que celle d’une semaine qui avait permis en novembre la libération d’une centaine d’otages israéliens à Gaza et de Palestiniens détenus par Israël.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Égypte pour discuter d’une proposition élaborée lors d’une récente réunion à Paris entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

Selon une source du Hamas, la proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devrait libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.

Cette proposition a été "approuvée par la partie israélienne", a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie du Qatar, Majed al-Ansari. "Nous avons maintenant une première confirmation positive de la part du Hamas", a-t-il affirmé, disant espérer que "dans les deux prochaines semaines, nous serons en mesure de partager de bonnes nouvelles à ce sujet".

Une source proche du Hamas à Gaza a toutefois déclaré à l’AFP qu’il n’y avait toujours pas de consensus et que la déclaration du Qatar était "précipitée et fausse".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, est sous forte pression à la fois des familles d’otages pour parvenir à un accord et de ministres qui menacent de quitter le gouvernement, en cas d’accord trop généreux, selon eux, à l’égard des Palestiniens.

Jeudi soir, des manifestants se sont réunis à Tel-Aviv pour exiger un accord permettant la libération des otages.

"Le seul médecin"

À Khan Younès, les combats font rage, notamment aux abords des deux grands hôpitaux, Nasser et Al-Amal, débordés par l’afflux de blessés. Des dizaines de milliers d’habitants ont fui leur ville dévastée.

Plus au nord, dans la ville de Gaza, d’autres habitants ont trouvé refuge aux abords de l’hôpital Chifa.

Un médecin, Mohamad Ghrab, raconte être "le seul médecin disponible, en plus de quelques infirmières" dans cet hôpital, le plus grand du territoire, où "la station centrale d’oxygène a été arrêtée" par les soldats israéliens quand ils l’ont pris d’assaut fin novembre.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui s’est rendu jeudi à Khan Younès, a affirmé qu’un "coup dur" avait été porté au Hamas, qui compte "10.000 terroristes morts et 10.000 autres blessés".

Attentat déjoué en Suède

Les services de renseignement suédois (Säpo) ont annoncé vendredi avoir ouvert une enquête pour "crime terroriste" après la tentative d’attentat déjoué contre l’ambassade d’Israël en Suède mercredi.

"L’enquête préliminaire ouverte par la police le 31 janvier (…) a été reprise par les services de renseignement suédois", ont-ils indiqué dans un communiqué, en précisant que "la qualification pénale a(vait) été changée en crime terroriste".

Aux alentours de 13h mercredi, la police de Stockholm a été alertée par l’ambassade, qui avait trouvé "un objet qu’elle jugeait dangereux" dans son enceinte, avait précisé la police.

Avec AFP