Alors que la situation humanitaire à Gaza est au plus bas, Israël prépare une opération militaire contre Rafah, dernier refuge au sud de l’enclave. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou affirme qu’un "passage sécurisé" sera mis en place pour les civils.

La menace d’une offensive israélienne persiste, dimanche, contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où le Hamas redoute "des dizaines de milliers de morts" parmi la population civile qui bénéficiera d’un "passage sécurisé" pour en partir, selon le Premier ministre israélien.

La population de cette ville à l’extrême sud du territoire côtier, près de la frontière égyptienne, a plus que quintuplé au cours des dernières semaines, au gré des arrivées des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre.

Plus de 1,3 million de Palestiniens s’y sont réfugiés et la communauté internationale s’inquiète de leur protection alors que M. Netanyahou a ordonné à l’armée de préparer une offensive sur Rafah.

"La victoire est à portée de main. Nous allons le faire. Nous allons prendre les derniers bataillons terroristes du Hamas et Rafah, qui est le dernier bastion", a déclaré M. Netanyahou dans l’émission "This Week with George Stephanopoulos", sur la chaîne ABC News qui sera diffusée dimanche et dont des extraits ont été publiés samedi soir.

"Nous allons le faire tout en assurant un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter" les lieux, a-t-il ajouté.

"Nous mettons au point un dispositif détaillé pour y parvenir", a-t-il ajouté, "nous n’abordons pas cela avec désinvolture".

Il a mentionné les zones au nord de Rafah qui ont été dégagées et pourraient être utilisées comme zones sécurisées pour les civils, selon lui.

Le Hamas a mis en garde "contre une catastrophe et un massacre qui pourraient aboutir à des dizaines de milliers" de morts.

L’opération israélienne suscite l’inquiétude à l’étranger et notamment en Arabie saoudite, dont la diplomatie a prévenu, samedi, "des répercussions très graves", sur la population civile, d’un assaut contre Rafah.

"La violation continue du droit international et du droit humanitaire international confirme la nécessité d’une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher Israël de provoquer une catastrophe humanitaire", ajoute le communiqué de Riyad.

Samedi, de nouvelles frappes israéliennes ont visé Rafah, tuant cinq policiers, selon des sources de sécurité palestiniennes. Les forces israéliennes ont indiqué que deux hauts responsables militaires du mouvement islamiste palestinien avaient été tués dans l’une de ces frappes.

Avec AFP