La Rencontre de Saydet el-Jabal et le Conseil national pour la levée de l’occupation iranienne ont dénoncé lundi la position du gouvernement libanais, qui s’était abstenu de voter une résolution de l’ONU visant à créer un organisme indépendant chargé d’enquêter sur le sort de quelque 130.000 personnes disparues ou ayant fait l’objet d’une disparition forcée en Syrie. Cela, "alors que le Liban a souffert de l’occupation syrienne pendant des décennies et que de nombreux cas de Libanais détenus en Syrie ont été documentés", comme l’a déclaré le journaliste Élie Hajj au cours d’une conférence de presse organisée, en collaboration avec l’Association des prisonniers politiques libanais en Syrie, au siège de LCRS-Politica, à Achrafieh.

"Depuis des décennies, les familles luttent pour connaître le sort de leurs proches, sans que le gouvernement libanais ne réagisse", a martelé M. Hajj. Il a souligné que les Libanais n’ont pas été surpris par la décision prise par "ce gouvernement monochrome". "On ne peut s’attendre à ce qu’il prenne des décisions souveraines", a-t-il ajouté.

Le journaliste a appelé les députés à adresser une question écrite au gouvernement l’interrogeant sur le sort des Libanais victimes de disparition forcée en Syrie. Il a également appelé ce dernier à "présenter ses excuses au peuple libanais et aux familles des disparus en Syrie en particulier, d’autant qu’il ne peut plus revenir sur son vote humiliant".

De son côté, le président de l’Association des prisonniers politiques libanais en Syrie, Ali Abou Dehn, a appelé les Nations unies à superviser la mise en place de cet organisme et à étendre sa mission pour englober "tous les prisonniers politiques, même ceux détenus avant 2011" (date du début de la guerre en Syrie), y compris les Libanais.

Quant à Achraf Rifi, député de Tripoli, il s’est félicité de cette initiative des Nations unies, rappelant que de nombreux Libanais avaient été porté disparus, pendant l’occupation syrienne du Liban.

M. Rifi a aussi révélé la présence de prisons iraniennes dans la banlieue-sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Il a déclaré avoir confirmé l’information devant le Parlement lorsqu’il était encore à la tête des Forces de sécurité intérieures (de 2005 à 2013), assurant que "des Libanais innocents y étaient détenus parce qu’ils étaient opposés au Hezbollah".