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En février dernier, un député s’est entretenu à Washington avec le responsable américain Amos Hochstein, qui était le médiateur pour la conclusion de l’accord sur la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël. Le parlementaire en question rapporte que l’émissaire US lui a indiqué que le règlement des points litigieux sur la Ligne bleue entre le Liban et Israël est en bonne voie et fait l’objet de tractations intensives. Le nombre de ces points litigieux s’élève à 13, s’étendant de Ras Naqoura jusqu’au village de Ghajar.

Il semblerait que le règlement de ce litige ait atteint sa phase finale, nécessitant, de ce fait, des contacts indirects entre le Liban et Israël. C’est dans ce contexte que se situe la récente visite d’Hochstein en Israël. Selon certaines informations, sept de ces points litigieux ont été réglés et ne nécessitent donc plus de discussions. Les six autres doivent encore faire l’objet de négociation, dont trois sont particulièrement ardus, y compris le cas du village de Ghajar.

Dans ce contexte, les informations mettent clairement en évidence que le problème à Ghajar ne se pose pas en termes géographiques et ne réside pas dans le tracé des frontières, mais plutôt dans le refus des habitants de ce village, en particulier ceux du côté libanais, d’être placés sous la souveraineté libanaise. Ils souhaitent en effet rester sous souveraineté israélienne et désirent conserver les pièces d’identité et le passeport israéliens. Il convient de noter que ces habitants se considèrent syriens et n’ont jamais été sous souveraineté libanaise bien avant l’occupation israélienne de cette région en 1967.

Par ailleurs, des sources informées indiquent que les événements se déroulant le long de la Ligne bleue pourraient être le prélude à la finalisation du règlement du litige en suspens. Il semblerait que le Hezbollah souhaite vendre cette carte aux Américains et aux Israéliens, tout comme cela s’est produit lors du processus de délimitation des frontières maritimes en échange du maintien de son contrôle au Liban avec ses alliés libanais.

Cependant, le règlement de ce dossier maintient en suspens la question des collines de Kfarchouba et des fermes de Chebaa, le problème à ce niveau n’étant pas uniquement libano-israélien, mais essentiellement libano-syrien. La Syrie ne fournira aucun document apportant la preuve du caractère libanais de cette région. Il convient de noter dans ce cadre que si la Syrie ne coopère pas sur cette question et sur toutes celles relatives aux frontières maritimes et terrestres, le Liban se trouvera devant une situation difficile du fait que les instances officielles libanaises ne disposent d’aucun dossier pour régler ce problème et il ne sera pas en mesure de s’adresser directement aux Nations Unies pour préserver ses droits et les revendiquer conformément au droit international.