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Joëlle Abou Haïdar, juge unique pénal statuant sur les affaires des mineurs au Mont-Liban, a décidé vendredi la fermeture de l’association " Village of peace and love  " ainsi que sa mise sous scellées, en raison des violations flagrantes à l’encontre des mineurs présents au sein de l’association. Cette organisation, fondée en 2020, aurait pour mission, selon leurs comptes sur les réseaux sociaux,  " de s’occuper d’orphelins au Liban ".

Les équipes d’Ici Beyrouth ont pu consulter la décision judiciaire transmise par la magistrate à l’avocat général près la cour d’appel du Mont-Liban, Samer Lichaa. La directrice de cette ONG, interpellée par les forces de l’ordre, est visée par plusieurs chefs d’accusations, notamment trafic d’êtres humains, travail forcé, illégal et non rémunéré de mineurs sous sa protection, d’avoir protégé un accusé de harcèlements sexuels à l’encontre des mineures accueillies par l’organisation, d’avoir forcé des mineures à consommer de l’alcool en boite de nuit au point qu’une d’entre elles a tenté de se suicider, … Les autorités avaient ouvert une enquête en mars dernier à la suite des accusations de harcèlements sexuels.

Cette affaire survient une dizaine de jours après la fermeture de la garderie Garderêve, à Jdeideh, par la juge Joëlle Abou Haïdar, où des sévices ont été infligés à des enfants. Trois nourrissons ont aussi été abandonnés la semaine dernière près de bennes à ordure à Tripoli et à Nahr Ibrahim. Une fillette de cinq ans est également décédée à la suite de viols répétés, présumément par son grand-père.

La présidente de la commission parlementaire de la Mère et de l’Enfant Inaya Ezzedine, a réagi samedi et a exhorté les autorités à " prendre le maximum de mesures et de sanctions contre les auteurs de viols et de divers types de violence contre les enfants, les filles et les femmes ".   Elle a estimé que " l’augmentation récente de ces incidents est effrayante et dangereuse ". Elle a également appelé à " élaborer dès que possible un plan qui inclut toutes les personnes concernées et commence par mener une enquête complète consistant à combler toute lacune législative, le cas échéant, et de s’assurer qu’il y a un niveau dissuasif dans les lois. " Faute de quoi, elle a appelé à " les amender et à exhorter les autorités exécutives à les appliquer strictement et à infliger les peines les plus sévères aux auteurs, en plus de travailler aux niveaux éducatif, médiatique et sociétal pour réduire ces crimes ".  Mme Ezzedine, a par ailleurs révélé qu’elle convoquera une réunion au sein de la commission parlementaire afin de connaître la réalité et l’ampleur de ce qui se passe à ce niveau, dans le but de lancer une dynamique de suivi et de traitement, sur base des données précises et bénéficiant de toutes les autorités compétentes.

Dans un contexte de déliquescence de tous les piliers de l’État, combien d’atrocités à l’encontre d’enfants.