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Les conséquences des opérations militaires continues à Gaza touchent la Maison-Blanche et influencent les calculs électoraux du président Joe Biden. Partant, des sources diplomatiques affirment que Washington, malgré la rhétorique sévère de Biden envers Israël, cherche à exploiter l’opération " Déluge d’Al-Aqsa " et la guerre qui fait rage dans le contexte des élections présidentielles. En effet, Biden utilise ces développements comme atouts dans sa campagne électorale, en exerçant une pression pour obtenir un cessez-le-feu humanitaire suivi d’un arrêt des opérations militaires.

Dans ce cadre, un diplomate occidental affirme qu’une phase de négociation est entamée en vue de trouver un compromis et assurer la stabilité. Tel serait l’objectif que Biden voudrait atteindre avant la fin de l’année pour en faire un enjeu dans sa campagne. Un expert militaire estime que la guerre du 7 octobre sera la dernière guerre dans la région et elle conduira à une paix globale et équitable. L’opération "Déluge d’Al-Aqsa" est un coup sans retour, c’est-à-dire qu’elle a commencé sous un certain angle et se terminera sous un autre. Par conséquent, les flottes américaines présentes dans la région sont là pour consolider la paix et garantir le compromis, et non pour protéger Israël.

Pendant ce temps, Israël refuse tout cessez-le-feu tant qu’il n’aura pas obtenu une victoire militaire qui rétablirait la crédibilité de ses services de renseignements et de son armée. Un ancien responsable local de la sécurité a transmis un message clair aux dirigeants américains et européens suite au lancement par le Hamas de l’opération "Déluge d’Al-Aqsa" et à la défaite militaire infligée à Israël. À en croire cet ancien responsable sécuritaire, le Hezbollah ne participera à la bataille que si Israël entre à Gaza et que les forces américaines le soutiennent. Cette position fait suite à la menace proférée par l’Iran d’impliquer les factions de l’axe obstructionniste, dont notamment le Hezbollah, dans la bataille contre Israël.

Des sources diplomatiques révèlent que l’ambassadrice américaine, qui a annulé ses vacances, a transmis un message à Nabih Berry et Najib Mikati, selon lequel "toute agression contre Israël depuis le Sud relèvera de la responsabilité du Liban et du Hezbollah, et la réponse israélienne sera dévastatrice." D’ailleurs, le ministre israélien de la Défense avait déjà mis en garde le Liban contre toute incartade, affirmant que "si le front du Liban-Sud est ouvert, nous ramènerons le Liban à l’âge de pierre."

Face à ces données, un ancien ministre souligne que "ceux qui se rendent au Liban et les diplomates qui y sont accrédités ont demandé aux responsables de ne pas impliquer le Liban dans les combats et d’empêcher le Hezbollah d’exploiter le Sud, qui d’ailleurs relève de la protection internationale et de la résolution 1701. Par conséquent, le Liban se doit de se conformer au dispositif de la résolution et de le respecter. Sur ce, M. Mikati a vite fait de décliner toute responsabilité, précisant que la décision de guerre et de paix ne revient pas au gouvernement, faisant allusion au fait que c’est le Hezbollah et l’axe obstructionniste qui en décident.

Un diplomate occidental déclare que le Hezbollah est une organisation armée avec des combattants entraînés agissant comme une armée en bonne et due forme. Partant, la participation du Hezbollah dans la bataille pourrait pousser les forces américaines à soutenir Israël.

Un des pôles de l’opposition affirme que la préoccupation face au " Déluge d’Al-Aqsa " et ses conséquences porte sur l’implication du Hezbollah dans la bataille. En effet, selon un expert militaire, le parti pro-iranien pourrait transposer la bataille à l’intérieur d’Israël après l’expérience acquise par ses combattants dans la guerre de rues en Syrie depuis 2011, où ils ont empêché l’effondrement du régime face à la révolution et aux terroristes.

La source de l’opposition susmentionnée ajoute que les actions du Hezbollah et des factions de l’axe obstructionniste (Moumanaa) au Liban-sud sont une violation de la résolution 1701. Par conséquent, certains pays membres de la Finul (Forces intérimaires des Nations-Unies au Liban) ont menacé de s’en retirer, et une telle violation affaiblit la position du Liban au Conseil de sécurité. Partant, le Hezbollah cherche à aggraver la situation et à dévier l’attention d’un tiers des capacités militaires d’Israël au Sud.

De leur côté, les médias du Hezbollah, dans le but de justifier la non-participation du parti à la bataille, mènent une campagne médiatique pour mobiliser les assises populaires de la formation en préparation à une éventuelle participation aux combats si le Hezbollah y est contraint au cas où Israël lance l’opération terrestre à Gaza ou si les forces américaines soutiennent Israël.

C’est dans ce contexte qu’un dirigeant libanais rapporte les propos d’un haut responsable arabe qui affirme que "l’Iran aurait fourni à l’Arabie saoudite des assurances dont il ressort que le Hezbollah ne participerait pas à la bataille afin d’éviter au Liban des conséquences désastreuses et les destructions, comme l’a menacé Israël."

D’un autre côté, un politicien qui s’est entretenu avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Hussein Amir Abdollahian, lors de sa visite au Liban, a indiqué que celui-ci a souligné devant lui que "le Hamas résiste, et il a infligé un coup sevère à Israël", affirmant que le Hezbollah ne participera pas à la bataille, car "il représente une carte importante" et les Iraniens ne la "sacrifieront pas aussi facilement."

Dans ce contexte, selon des sources ministérielles, les contacts directs avec le Hezb ou par l’intermédiaire de responsables américains, français, européens et arabes, mettent en garde contre les dangers d’un éventuel aventurisme, à tel point que le président français Emmanuel Macron s’est personnellement impliqué dans les contacts avec le Hezbollah.