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Lors de son discours, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’a pas comblé les attentes de ses partisans ni des partisans de la guerre. Ces derniers espéraient qu’il annoncerait le déclenchement d’une bataille pour la libération de la Palestine et une invasion de la Galilée. En effet, la campagne de promotion de son discours avait créé l’illusion chez ses partisans qu’il franchirait toutes les limites. Par la suite, ces partisans ont tenté de trouver des justifications et autres sous-entendus dans le discours pour le situer dans le contexte des événements régionaux. Partant, ils ont trouvé cela dans la menace contre les forces américaines, même s’ils savaient que Nasrallah avait proféré de telles menaces à plusieurs reprises par le passé concernant le Moyen-Orient.

En effet, le secrétaire général du Hezbollah a déjà menacé à plusieurs reprises les soldats américains ainsi que les bases américaines dans la région, notamment après l’assassinat du chef de la force Al-Quds, Qassem Soleimani, le 3 janvier 2020. Il avait même déclaré que les soldats américains entrés dans la région en sortiraient dans des cercueils.

Les partisans de Nasrallah ont également présumé qu’il transmettait des messages de l’Iran aux États-Unis. Cependant, les observateurs des positions iraniennes depuis le début du Déluge d’Al-Aqsa estiment que toutes les positions et déclarations des Iraniens constituent des messages aux Américains, même si elles prennent la forme d’attaques contre ces derniers. Les Iraniens et Nasrallah savent pertinemment qu’il n’y a aucune possibilité de cessez-le-feu sans les États-Unis. En effet, l’Iran a toujours besoin de parvenir à un accord sur le nucléaire avec les États-Unis, et les sanctions contre Téhéran en sont tributaires.

Les partisans de Nasrallah auraient pu dire que son discours est rationnel, car il ne veut pas entraîner le Liban dans une guerre totale. Il a clairement lié toute escalade militaire avec Israël à ce qui se passe au Liban-Sud et non dans la bande de Gaza. Tout ce qui pourrait justifier une éventuelle expansion de la guerre en raison de la situation au Liban-Sud a déjà été commis par les Israéliens, à savoir faire des milliers de victimes et de blessés et détruire des quartiers entiers.

Parler d’un discours rationnel n’est en aucun cas une critique de la personnalité du secrétaire général du Hezbollah; c’est plutôt une preuve de sa compréhension des intérêts du Liban et des Libanais, en particulier de la communauté chiite qui voulait entendre son hostilité envers Israël et les États-Unis et se voir rassurer sur la capacité du Hezbollah et sa préparation militaire. Cependant, l’expression "ce que veulent les auditeurs" ne s’applique pas à la réalité du Liban et des Libanais, et c’est peut-être ce que Nasrallah a réalisé.

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