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L’émissaire américain, Amos Hochstein, a réalisé que l’État libanais est incapable de contrôler l’évolution des événements militaires le long de la frontière avec Israël. Il a compris que son rôle se limite à servir d’intermédiaire entre Washington et Tel-Aviv d’un côté et le Hezbollah de l’autre. Selon certaines sources, il est même allé jusqu’à exprimer sa conviction que le Hezbollah est la seule entité capable de maîtriser les groupes palestiniens en ce qui concerne le tir de missiles depuis le sud du Liban en direction du territoire israélien, ce qui pourrait entraîner des ripostes israéliennes touchant des zones à l’intérieur du Liban et ainsi dériver vers une détérioration générale de la situation.

Amos Hochstein s’est rendu au Liban à la suite de pertes civiles et des craintes que cela ne déclenche une escalade militaire qui dépasserait les "règles" et les limites toujours en vigueur. Cependant, des informations transmises à Washington laissent croire qu’Israël et le Hezbollah n’aspirent pas à une escalade des opérations militaires. Ce qui a surpris les Américains parmi d’autres, ce sont les évènements du dimanche 5 novembre. En effet, le matin, les éclats d’une frappe israélienne ont touché des secouristes de la Défense civile affiliés à l’association Al-Risala. Israël a immédiatement informé le Hezbollah via la Finul que la frappe ne visait en aucun cas les secouristes; mais, quelques heures plus tard, une voiture civile a été touchée, faisant quatre victimes civiles. Les Américains et d’autres se sont demandé si cela était délibéré ou s’il s’agissait d’une erreur.

En agissant de la sorte au Liban-Sud, les Américains cherchent à recouvrir la situation qui prévalait au début des affrontements frontaliers, lorsque ces derniers étaient limités à une zone de deux kilomètres de part et d’autre de la frontière libano-israélienne. Ils considèrent que de telles conditions peuvent rester sous contrôle. Cependant, leur demande concernant le respect de la résolution 1701 n’est qu’un rappel rhétorique, vu que toutes ses dispositions sont dorénavant caduques et qu’elle n’a plus aucune viabilité. En effet, les parties chargées de sa mise en œuvre, à savoir l’armée libanaise et la Finul, n’implémentent aucune des missions qui leur incombent et se limitent à évacuer les victimes et blessés du Hezbollah.

Amos Hochstein a fait sa déclaration et s’en est allé, laissant la situation au Liban-Sud ouverte à toutes les possibilités. Il n’a été rassuré ni par les Israéliens ni par le Hezbollah, mais il mise sur la prise de conscience des deux parties quant à l’ampleur de la catastrophe qui pourrait s’ensuivre si la guerre venait à s’étendre.