L’ancien directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a reconnu qu’il a contribué au déblocage du dossier des otages binationaux détenus par le Hamas, suite à l’attaque du 7 octobre contre Israël.

Lors d’une interview à la LBCI, mercredi soir, il a expliqué qu’il a agi de sa propre initiative, après avoir reçu un appel des États-Unis, "parce qu’il n’est pas possible de rester indifférent et immobile devant une question humanitaire et devant l’effusion de sang" à Gaza.

"J’ai reçu un appel téléphonique d’un avocat américain qui m’a demandé si je pouvais aider à obtenir la libération des otages, en m’expliquant que ce dossier bute sur de nombreux obstacles et est bloqué particulièrement par le Hamas. J’ai pris contact avec un responsable de ce groupe qui m’a expliqué que le Hamas ne s’opposait pas à la libération des otages, mais qu’il était important pour lui d’évacuer ses blessés qui ne pouvaient pas être soignés dans les hôpitaux de Gaza", a raconté le général Ibrahim, en précisant que c’est sur cette base que des otages binationaux ont été libérés. "Je suis resté en contact avec leurs familles, jusqu’à leur arrivée dans des hôtels en Égypte", a-t-il poursuivi, avant de confirmer une coordination avec le Qatar sur ce dossier. "Si le Qatar a lancé le processus, je l’ai poursuivi avec les contacts que j’ai menés pour faire sortir les blessés du Hamas de Gaza", a-t-il dit.

Le général Ibrahim a aussi indiqué avoir eu un entretien avec le chef de ce groupe, Ismail Haniyeh, à Doha, et a exclu, en réponse à une question, une visite de ce dernier à Beyrouth.

Il a fait état d’autres démarches qui seront menées, pour la libération d’otages binationaux et militaires auprès du Hamas, à la faveur d’une trêve humanitaire qui fait actuellement l’objet de négociations. Selon le général Ibrahim, "le prochain échange portera sur des binationaux détenus par le Hamas qui seront relâchés lorsque Tel-Aviv acceptera de remettre en liberté des femmes et des enfants palestiniens qui croupissent dans ses prisons".

Il s’est dit persuadé qu’une trêve humanitaire sera instaurée, "en raison notamment des pressions exercées sur Israël, par des pays qui veulent faire sortir leurs ressortissants de Gaza." L’ancien directeur de la Sûreté générale a fait remarquer que les négociations en cours en Israël à cette fin, vont bon train, ce qui explique, à ses yeux, le durcissement de ton de Tel-Aviv "qui cherche à multiplier les acquis".

"Le Hamas, a ensuite expliqué l’ancien directeur de la Sûreté générale, va plus tard s’engager dans des négociations indirectes avec Israël pour réclamer, en contrepartie de la libération des otages militaires israéliens, la remise en liberté de plus de 5000 prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes." Selon lui, l’attaque du 7 octobre aurait été motivée par ce dossier.

Abbas Ibrahim a accusé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, de chercher à prolonger la guerre, voire à l’étendre, pour "profiter du soutien international à son pays et éviter surtout d’avoir à rendre des comptes, une fois la guerre terminée, à cause de sa négligence". Il faisait allusion au fait que les autorités israéliennes n’auraient pas tenu compte de rapports de renseignements étrangers, les mettant en garde contre une opération militaire d’envergure du Hamas.

En réponse à une autre question, il a écarté la possibilité que les combattants du Hamas soient refoulés au Liban ou ailleurs, une fois la guerre de Gaza terminée. "Les cadre du Hamas déterminent leur propre sort qu’ils voient de la sorte: soit la victoire soit le martyre," a-t-il commenté.

Sur un autre plan, le général Ibrahim a également confirmé avoir essayé, "en vain, de convaincre les responsables libanais, en 2020, à la demande de l’ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, de ne pas annoncer un défaut de paiement, afin d’éviter au pays la crise dans laquelle il a plongé".

Il a affirmé que le gouverneur l’avait assuré que le Liban était parfaitement capable de payer les 600 millions de dollars qui représentaient les intérêts de sa dette et qu’effectivement des individus avaient pu profiter du défaut de paiement.

 

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