Selon des médias israéliens, la journée de dimanche était la plus violente à la frontière nord depuis le début des attaques, le 8 octobre dernier.

Un calme précaire régnait dimanche soir sur le front sud, alors que des avions de surveillance survolaient le caza de Tyr, ainsi que les secteurs ouest et central.

Le front sud s’était embrasé dans l’après-midi, à la suite de la mort de deux Israéliens par un missile lancé du Liban-Sud, blessant six autres personnes. Selon des médias israéliens, il s’agit de la journée la plus violente à la frontière nord de l’État hébreu, malgré les mises en garde du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui avait affirmé la veille que "le Hezbollah est en train de commettre des erreurs et d’entraîner le Liban vers une guerre qui pourrait éclater, et dont les Libanais paieront le prix".

De fait, selon certains médias, 23 Israéliens auraient été blessés dans les attaques menées dimanche sur Israël par le Hezbollah et le Hamas à partir du Liban-Sud. Certains d’entre eux seraient dans un état critique. Au nombre des blessés, sept soldats qui se trouvaient à la position Manara lorsque les obus de mortier s’y sont abattus.

Six autres civils israéliens, dont cinq qui se trouvent dans un état critique, ont également été ciblés par un missile antichar lancé par la formation pro-iranienne sur la position Doviv. L’armée israélienne a riposté en bombardant la source des tirs. Selon des sources israéliennes, il s’agissait d’employés de l’Office de l’électricité qui essayaient de réparer les dégâts occasionnés lors d’une précédente attaque menée par le Hezbollah sur cette même position.

Dans ce contexte, le Hezbollah avait annoncé dimanche avoir attaqué un groupement d’Israéliens à Tayhat-Roueissat al-Assi, ainsi qu’une unité d’infanterie à Berket Richa et la caserne de Zer’it. Il a, par ailleurs, fait part de la mort de deux de ses combattants, Hussein Ali Harb, originaire de Sohmor, dans la Békaa, et Jawad Hussam al-Bazzal, de la localité Al-Bzaliyé, dans la Békaa.

De même, plus de quinze roquettes ont été tirées du Liban-Sud vers Israël où les sirènes ont retenti dans les localités de Shlomi, Akka et Haifa. Sept soldats israéliens ont été blessés par ces tirs qui ont été revendiqués par la branche militaire du Hamas, les brigades Al-Qassam. Dans un communiqué, celles-ci ont annoncé avoir lancé des roquettes sur le nord de Haifa, ainsi que sur Shlomi et Naharaya.

En représailles à ces attaques, l’armée israélienne a élargi la zone des bombardements qui ont atteint les environs de Nabatiyé. Elle a aussi intensifié ses attaques contre les villes et les villages frontaliers, estimant, selon des médias israéliens, qu’il s’agit d’actes "terroristes" qui "mettent le Liban en danger".

En moins d’une heure, sept raids israéliens ont ainsi été effectués sur les secteurs central et est. Les bombardements ont ciblé les villages de Jarmaq, Ali Taher, Al-Dabché, le périmètre de Mahmoudiyé, Aziyé, Deir Mimas, Khardali, Qlaiya, Kfar Tebnit, Jarmaq, Zriqoun, Mchayrfé, Labbouné. Un raid a aussi été effectué sur Houla, où un van garé près d’une maison a été ciblé, ainsi qu’à Aïta el-Chaab. De même, une maison à Yaroun a été la cible des bombes israéliennes et une personne a été blessée.

Des obus sont aussi tombés sur les villages de Tibé, Tayr Harfa et Bouayda, dans le caza de Marjeyoun. Un missile téléguidé a été lancé sur les environs de Tallet al-Tahra.

Israël a, par ailleurs, largué près de 100 bombes au phosphore sur le village frontalier de Yaroun, ainsi que sur les villages de Mohaybeb et Blida. Une fusée éclairante a, en outre, ciblé la localité de Ramia.

L’armée israélienne a également annoncé avoir bombardé plusieurs positions du Hezbollah au Liban-Sud, ainsi que des infrastructures militaires de la formation pro-iranienne. "La cellule qui avait tiré plus tôt en journée un missile antichar sur des véhicules israéliens à Doviv a également été visée par les bombardements", selon un communiqué de l’armée de l’État hébreu. De plus, sept soldats israéliens ont été blessés par des obus de mortier lancés à partir du Liban sur le Kibboutz Manara, selon un porte-parole de l’armée.

Un Casque bleu blessé

Après une nuit marquée par quelques heures de répit, la tension régnait dimanche matin au Liban-Sud. Dans le cadre des échanges de tirs d’artillerie nocturnes, un Casque bleu a été blessé, dans la nuit de samedi à dimanche, peu après minuit, alors que des coups de feu ont retenti près de la position où il se trouvait dans la région d’Al-Qawza, caza de Bint Jbeil, d’après un communiqué de la Finul. "Le soldat a été opéré et son état est stable", a souligné le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, précisant que "l’origine des tirs est inconnue" et que la Finul "a ouvert une enquête".

"Le ciblage de zones à proximité des positions de la Finul est inacceptable, a insisté M. Tenenti. Il est également inacceptable d’utiliser nos positions pour lancer des attaques à travers la Ligne bleue."

S’adressant aux parties concernées, il leur a rappelé leurs obligations de défendre les forces de la Finul et d’"éviter de mettre en danger la vie des hommes et des femmes qui œuvrent pour rétablir la stabilité". "Les attaques contre les civils et le personnel de la Finul sont des violations du droit international et peuvent être considérées comme des crimes de guerre, a martelé M. Tenenti. Nous continuons d’exhorter toutes les parties concernées à cesser le feu et à assurer la sécurité des Casques bleus et de tout civil vivant à proximité de la Ligne bleue."

Dimanche, à l’aube, alors que des avions de surveillance israéliens survolaient les hameaux de Chebaa et les villages du Arqoub, les bombardements israéliens ont repris. Des obus sont tombés sur les hauteurs de Halta et Kfarchouba, dans le secteur est, sur Yaroun, dans le secteur central, ainsi qu’aux abords des villages de Chihine et Oum Touta, dans le secteur ouest. Un drone a également largué un obus sur Tell Nahas, au nord de Kfar Kila.

L’armée israélienne a lancé, en outre, des fusées éclairantes sur des oliveraies et des forêts dans la région de Kfarchouba. Ces fusées, ainsi que les bombes au phosphore, ont provoqué des incendies, depuis le début des hostilités, le 8 octobre, sur plus de 4,6 millions de mètres carrés.

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