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La reconduction du général Joseph Aoun à la tête de l’armée a reçu un soutien significatif de la part des pays concernés par le Liban, notamment le groupe des Cinq (France, Arabie saoudite, Qatar, Égypte et États-Unis), dont les ambassadeurs ont contacté le général Aoun pour lui exprimer leur appui. Par ailleurs, d’autres nations, ainsi que le commandement central des forces américaines et les forces internationales déployées dans le Liban-Sud ont également manifesté leur soutien.

Dans ce contexte, les annonces de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l’issue de sa visite au Liban, ont clairement souligné le soutien international à la prolongation du mandat du commandant de l’armée. Les informations indiquent que cet appui unanime découle de la reconnaissance du rôle fondamental que l’armée jouera dans la phase à venir, en particulier après la fin des hostilités à Gaza et le début des arrangements politiques dans le Liban-Sud, notamment dans la zone située entre la Ligne bleue et le fleuve Litani, relevant de la résolution 1701.

Selon les informations actuelles, les pays concernés par les derniers développements au Liban considèrent la prolongation du mandat du commandant de l’armée comme un fait immuable, malgré le recours éventuel du Courant patriotique libre (CPL) prévu mardi prochain. Ils semblent être conscients que les membres du Conseil constitutionnel comprennent la gravité de la situation au Liban et les risques liés à une vacance à la tête de l’armée.

Par ailleurs, selon les informations disponibles, la nomination des membres du Conseil militaire, du chef d’état-major à l’inspecteur général en passant par le directeur de l’administration, ne sera concrétisée qu’après que le Conseil constitutionnel aura résolu le recours en cours et rendu sa décision finale. La possible nomination d’un chef d’état-major à l’heure actuelle pourrait être exploitée par certains pour exercer une pression sur les membres du Conseil constitutionnel. En effet, ces derniers pourraient avancer l’argument selon lequel l’annulation de la loi de prorogation ne sera pas synonyme de vacance au poste de commandant de l’armée, puisque le chef d’état-major assumerait ses fonctions. Il est important de noter que le libellé de cette mesure indique que le chef d’état-major remplace le commandant de l’armée en cas d’absence de celui-ci, sans faire usage de l’expression "en cas de vacance au poste de commandant de l’armée".

Dans ce contexte, des sources diplomatiques occidentales ont manifesté leur étonnement devant la persistance des attaques du chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, contre le commandant de l’armée. Elles ont souligné que la récente série d’accusations suscite des interrogations, d’autant plus que Bassil a visé le général Aoun sur la question des déplacés syriens. Il l’accuse de laxisme en matière de régulation des frontières libanaises, ce qui facilite l’infiltration croissante de Syriens, tout en adoptant une position stricte pour empêcher leur migration clandestine vers l’Europe par voie maritime.

Ces sources ont également souligné que, plutôt que de plaider en faveur de la facilitation de l’émigration des déplacés vers l’Europe, pourquoi Bassil n’exigerait-il pas de son ami Bachar el-Assad de rapatrier les déplacés en Syrie? De même, pourquoi ne demanderait-il pas au Hezbollah, son allié, de les rapatrier vers Koussayr et Zabadani, ainsi que vers les villes et les villages de la région de Qalamoun en Syrie?

D’autre part, ces sources ont révélé que des discussions ont eu lieu entre le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, et le ministre chypriote de l’Intérieur à Genève, lors du Forum mondial sur les réfugiés. Au cours de cette réunion, le ministre chypriote a exprimé son mécontentement face au manque de régulation par le Liban des migrations clandestines par voie maritime. Il a souligné que de nombreuses embarcations en provenance du Liban atteignent les eaux chypriotes, transportant des centaines de migrants clandestins. Chypre aurait minutieusement documenté ces processus migratoires et détiendrait des informations précises sur le nombre d’embarcations et de migrants impliqués. Du côté libanais, on aurait assuré au ministre chypriote que, malgré les efforts déployés, les capacités de la Marine libanaise et des garde-côtes ne permettent pas actuellement de réduire de manière significative ces mouvements migratoires.

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