Un nouveau sapin de Noël a été installé sur la place de l’église Saint-Georges des grecs-orthodoxes, dans la région de Zahiriya, à Tripoli. Il remplace un premier sapin, dévoré par les flammes provoquées par un cocktail Molotov lancé par des inconnus, dimanche à l’aube. La réinstallation du sapin de Noël a été entièrement financée par la fondation Al-Tawarek, à l’origine de cette initiative.

Cet incident a été dénoncé par de nombreux responsables politiques et religieux de la région, qui ont estimé qu’il s’agit d’un "acte suspect" qui nuit à l’image de Tripoli. Élie Khoury, député de Tripoli, a affirmé, dans une déclaration, que cette ville "restera la ville de la paix" et du vivre-ensemble. Il a souligné avoir suivi de près cette affaire et avoir mené les contacts nécessaires avec les parties concernées pour que le sapin de Noël soit de nouveau installé sur la place.

Achraf Rifi, député de la région, a, pour sa part, appelé à "appréhender les fauteurs de trouble qui agissent la nuit". "Ce sont des ignares qui n’ont aucune notion des valeurs des fêtes divines, a-t-il écrit sur son compte X. Ils n’appartiennent pas à Tripoli, la ville du vivre-ensemble, fière de sa diversité et de sa modération. Le sapin de Noël est un symbole de fraternité, de paix et de joie. Il restera à Tripoli tant que les partisans de la foi et de la sagesse constituent la majorité."

De son côté, Misbah Ahdab, ancien député de Tripoli, a affirmé que le Liban ne peut être édifié sans la "coexistence". "Nous avons, à maintes reprises, mis en garde contre des mercenaires qui sèment la peur à Tripoli" et veulent nuire à "la paix civile" dans la ville, a-t-il écrit sur son compte X.

Le président du conseil municipal de Tripoli, Ahmad Kamareddine, a estimé que cet acte est "un crime commis envers les Tripolitains" et une tentative de "nuire à l’image de la ville de la science et à son rôle de pionnier à travers l’histoire".

Quant à Maya Habib Hafez, présidente de la fondation Al-Tawarek ("urgences") qui a installé le premier sapin, elle a souligné qu’une "cinquième colonne œuvre à créer une ambiance qui ne ressemble pas aux Tripolitains qui sont, eux, attachés au vivre-ensemble". "Ils ne réussiront pas à ternir l’image de la ville", a-t-elle martelé. Mme Habib-Hafez a affirmé que la fondation continuera d’illuminer le sapin de Noël à Tripoli, comme elle le fait depuis 2017.