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Dans une impasse totale depuis juin, le dossier de la présidentielle devra revenir sur le devant de la scène au cours des prochaines semaines, grâce à une nouvelle dynamique diplomatique internationale motivée par une situation régionale explosive qui affecte le Liban négativement, mais aussi par la perspective de négociations futures pour un règlement.

Les "changements dans les priorités et les contextes régionaux ont conféré une urgence et une importance supplémentaires" aux efforts déployés par le groupe des Cinq (France, Arabie saoudite, États-Unis, Qatar et Égypte) pour aider le Liban à "sortir de l’impasse", confie une source diplomatique occidentale à Ici Beyrouth.

Les consultations parmi les Cinq, en particulier entre la France, l’Arabie saoudite et le Qatar qui ont nommé des envoyés spéciaux pour suivre le dossier de la présidentielle, vont s’accélérer en prévision de la prochaine visite au Liban de l’envoyé présidentiel français, l’ancien ministre Jean-Yves Le Drian.

"Une réunion des ambassadeurs des cinq pays va se tenir à Beyrouth et sera suivie d’une autre entre les envoyés spéciaux et les représentants des États-Unis et de l’Égypte dans l’une des capitales (Paris, Riyad ou Doha) avant le retour de M. Le Drian au Liban", a-t-on précisé de même source.

C’est sans doute dans ce contexte qu’il faut situer la visite, jeudi, de l’ambassadeur de France, Hervé Magro, à son homologue saoudien, Walid Al-Boukhari. Leur entretien a porté sur les efforts déployés par leurs pays respectifs pour accélérer le processus de l’élection d’un président.

"Ces réunions sont destinées à préparer la visite de l’émissaire français, une mission soutenue par tous les membres du Groupe des cinq, durant laquelle Jean-Yves Le Drian s’exprimera en leur nom", selon la même source.

La France est perçue comme le principal moteur derrière les nouvelles dynamiques visant à redynamiser le dossier de la présidentielle libanaise.

De même source, on insiste sur le fait que le Quintette dissocie l’élection présidentielle des dossiers régionaux, et on dément tout lien entre la redynamisation de ce dossier et les événements qui s’accélèrent de manière dramatique dans la région. "Il y aura probablement bientôt un processus politique pour régler le problème entre Palestiniens et Israéliens, et peut-être éventuellement entre Israéliens et Libanais. Il va y avoir du mouvement à ce niveau-là", selon la source pour qui "la nécessité d’avoir un président de la République au Liban n’est plus seulement une nécessité locale, liée à la mise en œuvre de réformes. Elle est devenue une nécessité régionale, pour permettre au Liban de prendre sa place pleinement dans le cadre de toute solution politique dans la région".

Dans ce contexte, la source dément fermement certaines informations de la presse sur un éventuel "package deal" grâce auquel le Hezbollah "décrocherait" la présidence de la République, à travers le choix d’un candidat qui lui est proche, en échange de la cessation de ses opérations militaires dans le sud du Liban: "Ce serait malsain de l’envisager. Ce n’est absolument pas ainsi que nous voyons les choses", assure-t-on de même source.