Aux "déclarations mensongères" prononcées à leur encontre par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, les Forces libanaises (FL) ont vite rétorqué. "Nous formons une ‘barrière impénétrable’ face à ceux qui tentent de changer la face du Liban en y imposant de nouvelles normes qui contredisent la Constitution", a martelé, mercredi, Sethrida Geagea, députée FL.

Si certaines factions "se sont habituées dans le passé à obtenir gain de cause en s’adonnant à des pratiques d’incitation ou d’intimidation, aujourd’hui, la donne a changé", a précisé Mme Geagea. Et d’ajouter: "Les FL, ainsi que tous les autres partis de l’opposition, ne baisseront pas les bras devant de telles tentatives et continueront d’insister sur l’application stricte de la Constitution."

Ces propos interviennent en réaction au discours tenu, dimanche, par le chef du CPL, en tournée au Akkar. M. Bassil s’en était pris aux FL, les accusant de faire obstruction à l’élection présidentielle en refusant de prendre part au dialogue auquel appelle le chef du Parlement, Nabih Berry.

"Pour exécuter son projet qui consiste à faire perdurer la crise économique et financière dans le pays, ce camp essaie, par tous les moyens, de nous isoler politiquement et de réduire notre influence", a indiqué la députée FL qui s’est, ensuite, attardée sur la question des rapports entre son parti et le patriarcat maronite.

Mme Geagea a, dans ce contexte, dénoncé les rumeurs qui circulent autour d’une détérioration de leurs relations. "Les liens qu’entretiennent les FL et le patriarcat sont historiquement connus. Nous n’éprouvons donc pas le besoin de répondre aux racontars concoctés par les pères de cette propagande noire", a souligné Mme Geagea.

Migrants syriens

Multipliant ses attaques acharnées contre les FL, M. Bassil a également tenu le parti pour responsable de l’entrée des déplacés syriens au Liban en 2011. Il a ainsi accusé Pierre Bou Assi, député FL, d’avoir facilité, à l’époque où il occupait le poste de ministre des Affaires sociales, l’entrée de ces déplacés à Beyrouth. "Le ‘courant du mensonge’ oublie que c’est lui qui a demandé aux organismes des Nations unies d’arrêter le recensement des Syriens au Liban et qu’il n’a pas osé par complicité ou par lâcheté, pendant les six années de son règne, de demander au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de lui transmettre les données dont il dispose", a signalé M. Bou Assi en réponse aux accusations du CPL.

Dans un communiqué publié mercredi, le député FL a invité le CPL à un débat public autour de cette question, rappelant que le dossier est tenu par le ministère de l’Intérieur, assisté par ceux de l’Éducation, de la Santé, du Travail et des Affaires sociales. Et de déclarer: "À supposer que ce que M. Bassil dit est vrai, pourquoi son parti ne s’y était-il pas opposé, sachant qu’il détenait, à l’époque, la majorité au gouvernement et au Parlement?"