À la suite de l’attaque lancée par le Hezbollah dimanche, marquant "la première phase" de sa riposte à l’assassinat de son chef militaire Fouad Chokr, le 30 juillet, dans la banlieue sud de Beyrouth, et des frappes israéliennes, à l’aube, sur des villages du sud du Liban, les appels à la désescalade se multiplient afin d’éviter tout risque de guerre régionale.

 

Au Liban

Le chef du parti Kataëb, Sami Gemayel, a écrit sur X: "… il est clair qu’il n’y a pas d’intention d’élargir la guerre de la part de quiconque."

Il a également souligné qu’il est nécessaire de "prendre immédiatement des mesures pour mettre fin aux actions militaires des deux côtés de la frontière, en vue d’établir un cessez-le-feu et de mettre en œuvre les résolutions internationales relatives à la sécurité du Liban, afin d’éviter davantage de destruction et de morts absurdes. Cela inclut notamment la résolution 1559 qui stipule que l’armement doit être exclusivement détenu par l’État dont la souveraineté doit s’étendre sur l’ensemble du territoire libanais…".

De son côté, l’ambassade des États-Unis au Liban a confirmé qu’elle "surveille la situation sécuritaire à la suite des opérations intensives le long de la frontière entre le Liban et Israël".

Plus tôt dans la journée, La coordinatrice de l’ONU au Liban, les Casques bleus qui y sont déployés et le Premier ministre libanais ont appelé à la désescalade entre le Hezbollah pro-iranien et Israël.

Réactions régionales et internationales

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a souligné "la nécessité de préserver la stabilité du Liban" après l’attaque que le Hezbollah a dit avoir menée dimanche contre Israël, selon un communiqué de son bureau.

M. Sissi, qui s’exprimait lors d’une rencontre avec le général Charles Brown, chef d’état-major des forces armées américaines, "a mis en garde contre les dangers de l’ouverture d’un nouveau front au Liban et a souligné la nécessité de préserver la stabilité et la souveraineté du Liban".

Face aux craintes croissantes d’une escalade du conflit au Moyen-Orient, les États-Unis ont progressivement rapproché leurs forces navales de la région, notamment deux groupes de porte-avions et un sous-marin lance-missiles. De plus, ils ont ouvertement communiqué les détails de ces déploiements dans une démarche claire visant à dissuader l’Iran et ses alliés de lancer des attaques plus sévères contre Israël.

Le ministre d’État britannique, Pat McFadden, a exprimé l’espoir que les récents événements ne marquent pas le début d’hostilités prolongées entre Israël et le Hezbollah.

Estimant que la situation représente une menace réelle pour la région, il a déclaré: "Nous espérons que cela ne s’aggravera pas et que nous pourrons réduire les tensions."

"Nous sommes préoccupés par une escalade majeure et appelons toutes les parties à éviter une guerre régionale", a conclu le ministre britannique.

D’autres ripostes?

Les Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont "félicité" dimanche le Hezb pour son attaque contre Israël, réitérant leurs menaces de riposter aux frappes israéliennes menées le mois dernier contre le port yéménite de Hodeida: "Nous réaffirmons, une fois de plus, que la réponse yéménite ne tardera pas à venir".

Selon des sources sécuritaires ayant parlé à la BBC, la deuxième vague des attaques de représailles contre Israël devrait provenir d’un autre pays que le Liban.