Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a affirmé mercredi soir que " le système politique libanais qui est paralysé ne peut être maintenu en l’état ", estimant que la solution passait par " un État civil décentralisé administrativement ". Il a expliqué dans ce cadre: " Nous faisons partie d’une réalité politique que nous rejetons, mais nous n’avons pas la majorité nécessaire dans les institutions pour imposer notre programme ". Il a par ailleurs souligné en s’en prenant au président du Parlement qu’on ne pouvait considérer que le CPL détient la majorité avec le groupe parlementaire de Nabih Berry " alors que nous sommes opposés en politique ". Et le chef du courant aouniste d’ajouter: " Il n’est pas nécessaire de réélire Nabih Berry à la présidence de la Chambre. "

Dans un entretien télévisé sur la chaine al-Mayadeen, le gendre du président de la République Michel Aoun a aussi affirmé que " l’accord avec le Hezbollah a donné au Liban la force de faire face à des projets extérieurs " dans une accusation implicite dirigée contre l’Occident, qui selon ce camp politique serait la source de tous les maux, en omettant intentionnellement l’impact négatif de l’Iran. Le chef du CPL a en outre fait valoir l’existence d’une " complémentarité entre la protection des armes qui protègent l’État et la priorité de la construction de l’État ", ajoutant que " personne ne peut nier les sacrifices de la résistance dans la protection du Liban contre l’agression israélienne ". Gebran Bassil a expliqué qu’il y avait " des forces étrangères qui se sont employées à provoquer l’effondrement de l’État libanais " et que cette idée a été renforcée sous l’administration de l’ancien président américain Donald Trump ", notant que " l’on confirmera cette situation si des conditions politiques seront imposées au Liban dans les négociations avec le Fonds monétaire international ". Gebran Bassil, qui est placé sous la coupe des sanctions américaines pour corruption, a expliqué qu’il ne s’attend pas à ce que celles-ci soient levées avant l’élection présidentielle parce qu’il s’agit d’une " décision politique " à son encontre. Il a également qualifié le soulèvement du 17 Octobre de " coup d’État qui ne peut pas être décrit comme une révolution ".

L’ancien ministre à la tête de plusieurs ministères depuis 2008 a souligné que " le temps est venu de corriger la politique budgétaire ", se demandant s’il était " raisonnable que celui qui a causé l’effondrement bénéficie toujours d’une protection politique? ". Le ministère de l’Énergie et de l’Eau, géré depuis 2008 par Gebran Bassil ou ses conseillers, est responsable d’un gaspillage dépassant les 20 milliards de dollars en dix ans.

Abordant les élections législatives prévues dans deux semaines, le chef du CPL a affirmé que " la communauté sunnite ne peut pas accepter la direction de Samir Geagea ", ajoutant que son parti " sera solidaire de la rue sunnite si elle estime qu’il y a une inégalité dans sa représentation ". Il a également révélé qu’il préparait une plainte pour violation de la loi sur les dépenses électorales, qui selon lui ont " explosé ", tout en notant que " jusqu’à présent, nous n’avons trouvé aucune ingérence saoudienne monétaire dans les élections ".

En outre, l’ancien ministre des Affaires étrangères a affirmé qu’il se rendrait à Damas " au moment opportun après les législatives " assurant que la démarche " est dans l’intérêt économique et politique du Liban ". Or, depuis le début de l’année, le chef du CPL assure qu’il se rendrait chez les Assad avant le scrutin. Le parti avait d’ailleurs ouvert un bureau à Damas dès le mois de janvier. Et Gebran Bassil d’ajouter: " Je ne considère pas les bénéfices et les pertes aux élections. Lorsque l’autre camp (14 Mars) avait une majorité à la Chambre, pourquoi le Hezbollah n’a-t-il pas été désarmé et qu’aucune réforme financière n’a été entreprise? ". Le gendre présidentiel semble avoir oublié que son allié avai occupé Beyrouth en mai 2008.