L’armée ukrainienne a revendiqué dimanche la prise de trois villages dans la région orientale de Donetsk, les premiers gains territoriaux obtenus à la suite des " actions de contre-offensive " évoquées la veille par le président Volodymyr Zelensky.

L’armée ukrainienne a revendiqué dimanche la prise de trois villages dans la région orientale de Donetsk, et celle de Zaporijjia, dans le sud-est du pays. C’est dans ces régions que se déroule l’essentiel des combats actuellement. Les forces russes y ont fait des fortifications et l’explosion du barrage de Kakhovka a transformé la zone en un terrain boueux difficilement franchissable.

Dans le même temps, dix personnes ont été tuées et au moins 23 autres blessées dans des tirs russes sur des civils évacués, notamment à bord d’embarcations, des zones inondées dans le sud du territoire ukrainien en raison de la destruction du barrage, selon les autorités locales.

Il s’agit des premiers gains territoriaux annoncés depuis des mois par l’Ukraine hormis les quelques centaines de mètres récemment repris en périphérie de Bakhmout, une ville dévastée de la région de Donetsk, dont Moscou avait revendiqué la conquête en mai.

Restant évasif, le président Zelensky avait admis samedi que son armée menait des " actions de contre-offensive ", tout ne voulant pas en parler en détail.

Son homologue russe Vladimir Poutine avait quant à lui assuré un jour plus tôt que la grande offensive ukrainienne attendue depuis des mois avait " commencé " mais que les forces de Kiev n’étaient " pas parvenues à atteindre leurs objectifs " après plusieurs jours de féroces combats.

Le ministère russe de la Défense a assuré que l’Ukraine avait attaqué, sans succès, dans la nuit de samedi à dimanche un navire de guerre russe qui patrouillait en mer Noire.

Selon lui, toutes les vedettes téléguidées ukrainiennes ont été détruites et le bâtiment russe, le Priazovié, n’a pas été endommagé.

Des images diffusées par le ministère russe de la Défense le 10 juin prétendent montrer " des équipements de production occidentale de l’armée ukrainienne détruits " dans le sud de la région de Donetsk, ainsi que des frappes de drones d’attaque sur de présumées cibles ukrainiennes dans la région de Zaporijjia.
Des blindés occidentaux détruits

Par ailleurs, un groupe de véhicules de combat ukrainiens Bradley appuyés par les chars Leopard de fabrication allemande a essuyé des tirs mercredi, alors que la 47e Brigade lançait une offensive au sud-est de Zaporijjia.

Les images de l’embuscade, fournies par des drones et diffusées sur les chaînes de propagande russe, montraient plusieurs véhicules touchés.

Un groupe de soldats ukrainiens qui prenaient une pause à l’extérieur de la petite ville d’Orikhiv, dans la région sud de Zaporijjia, a déclaré avoir perdu la plupart de leurs Bradley.

Sur les neuf véhicules attachés à l’unité d’infanterie mécanisée du groupe, pas le seul impliqué dans l’offensive, six ont été détruits, trois ont été endommagés, mais sont réparables et un était indemne.

Le groupe s’est dit convaincu que les forces russes, qui ont nargué les Ukrainiens sur leurs radios pendant la nuit, ont été informés de l’offensive qui se préparait, soupçonnant l’existence d’un informateur.

Le " Bradley " américain.

Interrogé sur la réussite ou non de l’offensive, un soldat ukrainien a indiqué que son bataillon avait regagné une très faible portion du territoire. " Quand nos Bradley seront réparés, nous y retournerons ", a assuré un autre soldat ukrainien.

Aucun chiffre relatif aux blessés n’a été dévoilé, mais une source a informé l’AFP que celui-ci était moins important que ce que l’on craignait initialement dans la mesure où les soldats se sont servis des véhicules même endommagés pour se protéger. " Nous avons toujours cette fureur, et pas d’autres choix que de réussir ", a assuré auprès de l’AFP un soldat sous couvert de l’anonymat.

La 47e Brigade est l’une des unités nouvellement crée, et dotée d’équipements fourni par l’Occident.

Georges Haddad, avec AFP