Le ministère de la Culture d’Iran a interdit un festival de cinéma, en raison d’une photo de promotion sur laquelle figurait une actrice dévoilée, samedi 22 juillet. Depuis les manifestations provoquées par la mort de Mahsa Amini, le régime des mollahs tente par tous les moyens d’éradiquer l’émancipation des femmes iraniennes face au code vestimentaire leur étant imposé.

Les autorités iraniennes ont interdit un festival de cinéma qui avait publié sur son affiche la photo d’une actrice ne portant pas le voile, obligatoire pour les femmes dans la République islamique d’Iran, selon un média officiel.

" Le ministre de la Culture a personnellement émis un ordre pour mettre fin à la 13e édition du Festival du court-métrage d’Isfa, après qu’il a utilisé sur son affiche l’image d’une femme sans voile ", a indiqué samedi soir l’agence de presse officielle iranienne Irna.

Le festival a été fondé en 2008 par l’Association syndicale des réalisateurs iraniens du court-métrage (Isfa) et se tient à Téhéran.

Pour présenter sa prochaine édition, qui aurait dû avoir lieu en septembre, le Festival d’Isfa avait mis à l’affiche une photo de l’actrice iranienne Susan Taslimi dans le film " La Mort de Yazdguerd ", sorti en 1982.

Selon une loi en vigueur depuis 1983, soit quatre ans après la Révolution islamique de 1979, les femmes iraniennes et étrangères, quelle que soit leur religion, doivent porter un voile et un vêtement ample en public.

A la mi-juillet, la police nationale a annoncé avoir rétabli les patrouilles pour sanctionner les femmes, de plus en plus nombreuses à ne pas porter le voile dans les lieux publics.

L’Autorité judiciaire a par ailleurs indiqué samedi soir avoir poursuivi des employées d’une importante entreprise de commerce en ligne qui avait publié des photos de celles-ci non voilées.

Le 19 juillet, l’actrice iranienne Afsaneh Bayegan a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour être apparue sans le voile obligatoire lors d’un événement cinématographique.

Un mouvement de contestation a été déclenché à travers le pays après la mort en septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des moeurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.

Plusieurs centaines de personnes, parmi lesquels des membres de forces de l’ordre, ont été tuées et des milliers arrêtées lors des manifestations en automne.

Malo Pinatel, avec AFP