Le Wall Street Journal a affirmé dimanche que l’Arabie saoudite accueillera des négociations de paix sur l’Ukraine dans le but de renforcer le soutien international pour des conditions de paix favorables à Kiev. Washington et l’Europe espèrent ainsi élargir le consensus international en excluant la Russie et en gagnant l’aval des puissances du sud telles que l’Inde et le Brésil.

L’Arabie saoudite devrait accueillir des pourparlers de paix entre les pays occidentaux, l’Ukraine et les principaux pays en développement, dont l’Inde et le Brésil, au début du mois prochain, a affirmé le Wall Street Journal dimanche dans un article de Laurence Norman et Stephen Kalin.

Les deux journalistes affirment que Washington et l’Europe espèrent que ces pourparlers, excluant la Russie, aboutiront à un consensus international en faveur de la paix en Ukraine.

 

La réunion, qui selon le WSJ aura lieu à Jeddah les 5 et 6 août, rassemblera de hauts responsables de près de 30 pays. Elle intervient dans un contexte de rivalité croissante entre le Kremlin et les bailleurs de fonds occidentaux pour obtenir le soutien des principaux pays en développement, dont certains étaient neutres pendant le conflit ukrainien.

Les espoirs résident dans la possibilité de tenir un sommet de paix plus tard dans l’année, où les dirigeants mondiaux pourraient adopter des principes communs pour résoudre la guerre. L’objectif est d’orienter les futures négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine en faveur de Kiev.

Cependant, il est prévu que la Russie ne sera pas incluse dans ce sommet, affirme les auteurs de l’article, car elle a évité toute discussion sérieuse sur la paix et maintenu des demandes maximalistes, notamment l’annexion de territoires qu’elle ne contrôle pas actuellement.

La réunion de Jeddah fait suite à une rencontre de hauts fonctionnaires à Copenhague, à laquelle ont participé le Brésil, l’Inde, la Turquie et l’Afrique du Sud, ainsi que le conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de son passage surprise à Jeddah pour participer au Sommet de la Ligue arabe, le 19 mai dernier. (AFP)

Pour cette nouvelle réunion, l’Arabie saoudite et l’Ukraine ont invité environ 30 pays, dont l’Indonésie, l’Égypte, le Mexique, le Chili et la Zambie, avec la participation confirmée de pays tels que le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud, la Pologne et l’Union européenne, selon le WSJ.

Les efforts de l’Arabie saoudite pour jouer un rôle plus important dans la diplomatie ukrainienne font suite à des tensions passées avec les États-Unis, qui l’avaient accusée de se ranger du côté de la Russie pour maintenir les prix du pétrole élevés.

L’Arabie saoudite a néanmoins facilité l’échange de prisonniers de guerre et accueilli le président ukrainien lors d’un sommet arabe. Le choix de Riyad pour accueillir ces pourparlers vise également à persuader la Chine, qui entretient des liens étroits avec Moscou, de participer aux négociations.

L’objectif de ces pourparlers de paix est de renforcer le soutien international en faveur de la paix en Ukraine, malgré les divergences de vues entre les pays occidentaux et les pays en développement sur certaines questions, comme les sanctions contre la Russie. La situation est suivie de près, tandis que les protagonistes cherchent une issue à cette impasse du conflit.

Des proches lors des funérailles du célèbre violoniste ukrainien Davyd Yakushyn tué au combat à l’est du pays, le 28 juillet 2023. (AFP)

L’AFP, qui a repris l’information quelques heures plus tard, a rappelé pour sa part que l’Arabie saoudite avait accueilli le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’un sommet de la Ligue arabe à Jeddah, où il a accusé certains dirigeants arabes de fermer les yeux sur les horreurs de l’invasion russe.

Ryad a soutenu les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU dénonçant l’invasion russe ainsi que l’annexion déclarée par la Russie de territoires dans l’est de l’Ukraine.

Dans le même temps, il a continué une étroite coordination avec la Russie sur la politique énergétique, y compris les réductions de production de pétrole approuvées en octobre dernier qui, selon Washington, revenaient à l’époque à " s’aligner sur la Russie " dans la guerre.

En septembre dernier, Ryad a joué un rôle inattendu de médiateur qui a abouti à un échange d’une dizaine de prisonniers entre Moscou et Kiev, dont deux Américains et cinq Britanniques.

Georges Haddad, avec Wall Street Journal et AFP