Les dirigeants de l’UE se sont réunis à Grenade pour discuter de l’élargissement du bloc, notamment vers l’Ukraine, la Moldavie et les Balkans occidentaux. Ils ont exprimé la nécessité de repenser les financements européens et de moderniser l’UE, tout en restant prudents sur les délais.

Réunis en sommet informel à Grenade, dans le sud de l’Espagne, les dirigeants des 27 pays membres de l’UE ont lancé vendredi les discussions sur l’élargissement du bloc, revenu au premier plan avec la guerre en Ukraine, restant cependant très prudents sur le calendrier comme sur la méthode.

" Quel type d’élargissement doit se faire? Est-ce que c’est tout le monde au même rythme? ", a interrogé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, en évoquant un " énorme défi ".

Assurant vouloir " aller beaucoup plus vite " sur ce thème, le président français Emmanuel Macron est resté évasif sur le calendrier. " Je suis très attaché à ce qu’on donne un objectif ambitieux et précis ", a-t-il expliqué. Mais " pour l’instant, c’est trop tôt ".

Le sujet sera au coeur du sommet européen des 14 et 15 décembre à Bruxelles.

La Commission européenne doit présenter début novembre ses recommandations sur l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, qui ont obtenu le statut de candidat en juin 2022. Cinq pays des Balkans occidentaux sont aussi candidats à l’adhésion.

" Il y a un consensus qui se dégage pour dire que nous sommes face à une vraie transformation (…) de notre vision géopolitique de notre Europe ", a encore dit M. Macron. " Il nous faut être particulièrement innovants et nous avons été plusieurs à proposer là aussi une méthode, une ambition nouvelle en matière d’élargissement ".

De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a insisté sur le fait que le débat sur l’élargissement devait être l’occasion d’une réflexion en profondeur sur la répartition des financement européens, au-delà de la Politique agricole commune (PAC) ou des fonds de cohésion.

" De mon point de vue, il serait important de redistribuer un peu " dans des domaines comme l’innovation, l’intelligence artificielle, la connectivité, a-t-il souligné. Le débat " sera certainement tendu, mais je suis pour la modernisation ", a-t-il insisté.

Sami Erchoff avec AFP