L’armée israélienne a continué dimanche à progresser au prix de combats acharnés dans la bande de Gaza assiégée, où des frappes ont fait des dizaines de morts la veille dans des camps de réfugiés, selon le Hamas, malgré les appels à une trêve et le désespoir des civils palestiniens.

De nouveaux appels à un cessez-le-feu sont venus du monde arabe, après 30 jours d’une guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque sanglante et sans précédent du mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza, sur le sol israélien.

En représailles, Israël a juré "d’anéantir" le Hamas et pilonne sans répit le petit territoire palestinien, où vivent 2,4 millions d’habitants dans une situation humanitaire catastrophique.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman al-Safadi, a assuré, samedi, que le monde arabe parlait d’une "seule voix" pour réclamer un cessez-le-feu, lors d’une rencontre à Amman avec plusieurs homologues de la région et le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Mais M. Blinken a réitéré l’opposition des États-Unis à un cessez-le-feu, qui ne ferait "que garder le Hamas en place", privilégiant des "pauses" pour acheminer l "aide humanitaire à la population.

Dimanche, trois Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes dans deux villes en Cisjordanie occupée, selon le ministère palestinien de la Santé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’est dit opposé à toute pause tant que les otages détenus par le Hamas n’auront pas été libérés.

Poursuivant sa tournée, le secrétaire d’État américain se rend dimanche en Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré rompre tout contact avec Benjamin Netanyahou pour protester contre l’offensive israélienne en cours à Gaza.

L’armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé 2.500 cibles depuis le début des opérations au sol, le 27 octobre au soir, dans la bande de Gaza.

Durant la nuit, des frappes ont visé "un complexe du Hamas abritant un centre de commandement et des postes d’observation", a ajouté l’armée, tandis que les soldats israéliens "continuent à éliminer des terroristes lors de combats rapprochés".

L’armée a annoncé avoir "intensifié" ses opérations après avoir encerclé jeudi la ville de Gaza, dans le nord du territoire, afin d’y détruire le "centre" du Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël.

Dans le nord de la bande de Gaza, un drapeau israélien bleu et blanc flottait dimanche sur un bâtiment détruit, au milieu d’un champ de ruines, selon des images de l’AFP tournées depuis la ville israélienne de Sdérot.

L’armée israélienne a une nouvelle fois dispersé dans le ciel du territoire palestinien des messages appelant la population à évacuer vers le sud pour se protéger des combats.

Dans la nuit, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé qu’un bombardement avait fait 45 morts, en majorité des femmes et des enfants, dans le camp de réfugiés de Maghazi (centre).

Le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, a inspecté ses troupes à Gaza samedi, pour la première fois depuis le 7 octobre.

En Israël, où les sirènes d’alerte aux roquettes retentissent régulièrement, au moins 1.400 personnes sont mortes selon les autorités, en majorité des civils tués le 7 octobre lors de l’attaque du Hamas, d’une violence et d’une ampleur inédites depuis la création d’Israël en 1948.

Le Hamas détient en outre 241 otages, selon l’armée.

D’après un responsable américain, 350.000 à 400.000 personnes se trouveraient encore dans le nord du territoire, où se concentre l’essentiel des combats. Mais les bombardements israéliens n’épargnent pas non plus le sud, où sont massées des centaines de milliers de personnes près de la frontière avec l’Égypte.

Cette frontière, à Rafah, s’est ouverte partiellement depuis le 21 octobre pour laisser transiter des convois humanitaires. Au total, 450 camions avaient traversé la frontière samedi, selon l’ONU, qui réclame une aide plus massive.

Plusieurs centaines de blessés, d’étrangers et de binationaux ont pu quitter Gaza vers l’Égypte depuis le 1er novembre via Rafah également, mais le gouvernement du Hamas a décidé de suspendre samedi ces évacuations en raison du refus d’Israël de laisser partir d’autres blessés palestiniens.

La guerre a aussi exacerbé les violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, selon l’Autorité palestinienne.

Maria Chami, avec AFP

 

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