Quelques mois après plusieurs profanations du Coran, le Parlement danois a adopté une loi interdisant les autodafés de textes religieux. Une mesure qui s’explique par les tensions diplomatiques qui ont mis le pays sous pression. 

Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les "traitements inappropriés" de textes ayant une signification religieuse importante, interdisant de facto les autodafés du Coran, après des profanations du livre saint de l’islam qui ont entraîné des tensions dans plusieurs pays musulmans pendant l’été.

À l’issue d’un débat de près de quatre heures, le texte a été adopté en troisième lecture par 94 des 179 membres du Parlement.

Concrètement, il sera désormais interdit de brûler, souiller ou donner des coups de pied publiquement sur des textes religieux ou dans le but de diffuser largement les images des profanations. Il sera également interdit de les déchirer, de les couper ou de les poignarder.

Tout contrevenant s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement.

Pour le gouvernement danois, dont aucun représentant ne s’est exprimé lors du débat parlementaire, il s’agit avant tout de protéger les intérêts et la sécurité nationale du pays scandinave.

Le Danemark et son voisin suédois ont récemment cristallisé la colère au sein de pays musulmans. En Irak par exemple, des centaines de manifestants partisans de l’influent leader religieux Moqtada Sadr ont tenté fin juillet de marcher en direction de l’ambassade danoise à Bagdad.

Après ces troubles, le royaume nordique a un temps renforcé ses contrôles aux frontières, avant de revenir à la normale le 22 août.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP