Après un nouveau véto américain sur une résolution sans précédent du Conseil de l’ONU appelant à un cessez-le-feu à Gaza, Mahmoud Abbas a critiqué avec véhémence la décision des États-Unis. 

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dit samedi tenir les Etats-Unis pour " responsables de l’effusion de sang " à Gaza, après leur veto à une résolution onusienne pour un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël dans le territoire palestinien.

Le projet de résolution avait été préparé après l’invocation sans précédent par le secrétaire général, Antonio Guterres, de l’article 99 de la Charte des Nations unies lui permettant d’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur un dossier qui " pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ". Les Américains, alliés d’Israël, ont répété vendredi leur hostilité à un cessez-le-feu. Qualifiant la position américaine d' "immorale ", le président Abbas a dit tenir Washington " pour responsable de l’effusion de sang des enfants, des femmes et des personnes âgées palestiniens dans la bande de Gaza aux mains des forces d’occupation " israéliennes.D’après un communiqué de son bureau, les Etats-Unis sont des " partenaires " d’Israël dans ses " crimes de génocide, de nettoyage ethnique et de guerre ", qu’ils soient commis à Gaza, en Cisjordanie occupée et à Jérusalem.

" Cette politique devient un danger pour le monde et une menace pour la sécurité et la paix internationales ", a ajouté M. Abbas, président de l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.

La résolution onusienne, qui intervient plus de deux mois après le début de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, a recueilli 13 voix en faveur, une voix contre (Etats-Unis) et une abstention (Royaume-Uni).

Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, avait déjà qualifié l’échec à l’ONU de " honte " et de " nouveau blanc-seing donné à l’Etat occupant pour massacrer, détruire et déplacer ".

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a estimé qu’un cessez-le-feu " empêcherait l’effondrement de l’organisation terroriste Hamas ", objectif affiché des opérations israéliennes à Gaza.

Le ministère de la Santé à Gaza a publié un dernier bilan global faisant état de 17.490 morts dans la bande de Gaza sous son contrôle, pour la plupart des femmes et des enfants.

Son attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre a fait 1.200 morts, d’après les autorités israéliennes.

Avec AFP