La guerre entre Israël et le Hamas est entrée vendredi dans son 72ᵉ jour, depuis l’attaque sanglante et inédite, perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza, qui l’a déclenchée.

Selon Israël, environ 1.140 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans cette attaque et quelque 250 enlevées et emmenées à Gaza. Il reste 129 otages à Gaza, y compris des corps, d’après l’armée. Une centaine de personnes ont été libérées dans le cadre d’une trêve fin novembre en échange de 240 prisonniers palestiniens incarcérés en Israël.

Après l’attaque du 7 octobre, Israël a juré d’"anéantir" le Hamas, pilonnant le territoire palestinien, l’assiégeant, et menant une vaste opération terrestre depuis le 27 octobre.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état vendredi de 18.800 morts dans les bombardements israéliens, majoritairement des femmes, des enfants et des adolescents.

Voici les derniers développements:

"Trêve immédiate et durable"

Alors que la guerre continue de faire rage, Paris s’est dit préoccupé "au plus haut point" par la situation à Gaza et appelle à une "nouvelle trêve immédiate et durable", a déclaré la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l’issue d’un entretien à Tel-Aviv avec son homologue israélien, Eli Cohen.

De son côté, M. Cohen a estimé qu’un appel au cessez-le-feu serait une "erreur" et un "cadeau pour le Hamas". Il ajouté que la France pourrait jouer "un rôle important" pour éviter un embrasement des tensions régionales sur fond d’échanges de tirs quasi quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais.

"Plus grand tunnel"

L’armée israélienne a affirmé avoir découvert durant son offensive "le plus grand tunnel" que le Hamas ait creusé sous la bande de Gaza, débouchant à seulement quelques centaines de mètres de son territoire.

L’armée israélienne a indiqué début décembre avoir découvert plus de 800 descentes de tunnels, dont 500 ont été détruites.

Convoi d’aide via Kerem Shalom

Conformément à un accord conclu entre Israël et les États-Unis, un premier convoi d’aide humanitaire constitué de "79 camions" est entré dans la bande de Gaza par le point de passage israélien Kerem Shalom, selon une source du Croissant-Rouge égyptien.

Télécommunications partiellement rétablies

Les télécommunications ont été partiellement rétablies dimanche dans la bande de Gaza après trois jours de coupure, a annoncé la compagnie palestinienne des télécommunications Paltel.

"Jusqu’au bout"

"Nous atteindrons tous nos objectifs: éliminer le Hamas, libérer tous nos otages et faire en sorte que Gaza ne redevienne pas un centre de terrorisme, d’incitation ou d’attaques contre l’État d’Israël", a assuré dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, promettant aux familles des otages de se battre "jusqu’au bout" pour obtenir leur libération.

Plusieurs d’entre elles se sont rassemblées samedi soir à Tel-Aviv, exhortant le gouvernement à présenter rapidement un nouveau plan pour obtenir la libération de leurs proches, après l’annonce de la mort de trois otages israéliens tués par erreur par l’armée dans la ville de Gaza.

Par ailleurs, le frère de l’un des trois otages abattus par erreur par l’armée israélienne dans la bande de Gaza a accusé dimanche, lors de ses funérailles, ceux qui l’ont "abandonné" de l’avoir aussi "assassiné".

Cinq Palestiniens tués en Cisjordanie

Cinq Palestiniens ont été tués dimanche matin dans le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, lors d’un raid de l’armée israélienne, a annoncé le ministère palestinien de la Santé.

"Bain de sang" aux urgences d’Al-Shifa

Le service des urgences de l’hôpital Al-Chifa, dans le Nord de Gaza, dévasté par les bombardements israéliens, est "un bain de sang", et ce qui était le plus grand hôpital du territoire palestinien a maintenant besoin d’"être réanimé", écrit l’OMS dimanche.

Une équipe de l’Organisation mondiale de la santé et d’autres agences de l’ONU ont pu livrer du matériel médical samedi à l’hôpital, où "des dizaines de milliers de personnes déplacées" se sont réfugiées dans l’enceinte du complexe hospitalier pour se mettre à l’abri, souligne un communiqué de l’OMS publié dimanche, précisant que l’eau potable et la nourriture manquent.

Malo Pinatel, avec AFP