L’un des otages israéliens tués par erreur par l’armée israélienne à Gaza cette semaine a été enterré au nord de Tel-Aviv, dimanche 17 décembre. Son frère a reproché à l’armée de l’avoir "abandonné et assassiné".

Le frère de l’un des trois otages abattus par erreur par l’armée israélienne dans la bande de Gaza a accusé dimanche lors de ses funérailles ceux qui l’ont "abandonné" de l’avoir aussi "assassiné".

"Tu avais pourtant fait tout ce qu’il fallait", a déclaré Ido Shamriz, s’adressant à son frère Alon, 26 ans, lors de son enterrement à Shefayim, un kibboutz situé au nord de Tel-Aviv.

Enlevé le 7 octobre, il a été abattu avec deux autres otages, alors qu’ils criaient à l’aide en hébreu en brandissant, torse nu, un drapeau blanc par peur d’être pris pour des hommes du Hamas.

Depuis l’annonce de cette méprise vendredi dans la ville de Gaza, la pression des proches d’otages appelant à la reprise des négociations avec le Hamas ne faiblit pas.

"Violation des règles d’engagement"

Des centaines de personnes ont défilé samedi soir à Tel-Aviv avant de camper devant le siège du ministère de la Défense pour réclamer le retour de leurs proches.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a dit samedi avoir le "coeur brisé", mais veut "maintenir la pression militaire", tandis que le Hamas fait d’une trêve le préalable à tout accord.

L’armée a dit regretter un "événement tragique", survenu dans un secteur de la bande de Gaza où les soldats font face à une "grande pression", d’"intenses combats" et "de nombreuses embuscades". Elle a néanmoins parlé d’une "violation des règles d’engagement", et une enquête est en cours.

"Tu as survécu à 70 jours d’enfer", a déclaré Dikla, la mère d’Alon, lors de son éloge funèbre. "Un instant de plus et tu aurais été dans mes bras", a-t-elle dit.

Quelque 250 personnes ont été prises en otage lors de l’attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon les autorités. À ce jour, 129 otages sont toujours retenus à Gaza.

Malo Pinatel, avec AFP