Une opération de communication par l’ambassade d’Israël en Corée du Sud a rapidement tourné au fiasco, jeudi 28 décembre. Impliquant une vidéo de propagande qui imagine une attaque sur Séoul similaire à celle du 7 octobre, cette opération a provoqué l’ire du gouvernement sud-coréen.

L’ambassade d’Israël en Corée du Sud a retiré de ses réseaux sociaux une vidéo montrant des assaillants masqués s’en prendre à des civils sud-coréens à Séoul, une allusion au Hamas jugée "inappropriée" par le ministère sud-coréen des Affaires étrangères.

"Le meurtre et l’enlèvement de civils israéliens par le Hamas est injustifiable, mais la production et la distribution, par l’ambassade d’Israël, d’une vidéo établissant des parallèles avec la situation sécuritaire dans un autre pays ont été jugées inappropriées", indique Séoul, dans un communiqué envoyé jeudi à l’AFP.

"Nous avons transmis notre position à l’ambassade d’Israël en Corée du Sud, qui a pris les mesures nécessaires pour supprimer la vidéo en question", peut-on lire dans le communiqué.

La vidéo incriminée, qui n’est plus disponible sur les réseaux sociaux de l’ambassade d’Israël, dépeint l’enlèvement d’une femme sud-coréenne par des assaillants armés, qui la séparent de force de sa jeune fille, le jour de Noël, selon un clip diffusé par la chaîne locale YTN.

Les images étaient accompagnées d’une légende rappelant l’attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre dernier, qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP, et conduit à l’enlèvement de 250 personnes, emmenées à Gaza.

"Si cela vous était arrivé, qu’auriez-vous fait?", s’interroge l’ambassade dans le texte de description.

YTN rapporte que l’ambassadeur israélien à Séoul, Akiva Tor, avait justifié cette publication comme étant un moyen de faire comprendre aux Sud-Coréens, "éloignés d’Israël", les enjeux de la guerre, dans un message sur les réseaux sociaux aujourd’hui effacé.

La Corée du Sud, alliée de Washington, reste techniquement en guerre avec la Corée du Nord, faute de traité de paix à la suite de la guerre de Corée (1950-1953).

Malo Pinatel, avec AFP