La Russie a prévenu, samedi 30 décembre, que les frappes ukrainiennes sur Belgorod le jour même ne resteraient pas impunies. Ces frappes avaient été menées par Kiev en réponse à celles particulièrement meurtrières que la Russie avait lancées la veille.

Moscou a promis samedi de répliquer à une frappe imputée à l’armée ukrainienne qui a fait 14 morts et 108 blessés à Belgorod, la plus meurtrière pour les civils en Russie depuis le début du conflit en février 2022.

Cette frappe est survenue au lendemain de bombardements intenses en Ukraine, qui ont tué 39 personnes selon les autorités.

Des images mises en ligne montrent des voitures en feu, des immeubles aux vitres cassées, ainsi que des colonnes de fumée noire s’élevant à l’horizon.

L’Ukraine mène régulièrement des frappes en Russie, notamment dans les régions les plus proches de son territoire, mais leur bilan est généralement bien moins élevé.

Le ministère de la Défense a assuré que cette attaque ne resterait pas " impunie ".

Kiev n’a pas encore réagi aux accusations russes.

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira samedi à 21H00 GMT, à la demande de la Russie, pour discuter de la frappe, selon la mission russe auprès des Nations unies et trois membres du Conseil.

Dimanche, le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky doivent tous deux prononcer des discours attendus pour le Nouvel An, après une année 2023 marquée par une contre-offensive de Kiev décevante et le gel quasi-total de la ligne de front.

Frappe " massive " en Ukraine

De son côté, l’Ukraine comptait encore ses morts samedi, après des frappes intenses la veille sur plusieurs villes, dont la capitale Kiev.

La vague d’attaques, l’une des plus violentes depuis le début de la guerre il y a bientôt deux ans, a ciblé des immeubles, une maternité ou encore un centre commercial mais aussi des infrastructures industrielles et militaires.

" A l’heure actuelle, on dénombre malheureusement 39 morts " sur l’ensemble du pays, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant qu’une centaine de personnes avaient été blessées.

Rien qu’à Kiev, au moins seize personnes ont été tuées vendredi, d’après l’administration locale.

Des corps continuaient d’être sortis des décombres samedi dans cette ville, où les frappes meurtrières s’étaient faites plus rares ces derniers mois.

Cette attaque a été " la plus importante en termes de victimes civiles ", a affirmé samedi le maire de Kiev, Vitali Klitschko.

Pour le porte-parole de l’armée de l’air, Iouri Ignat, il s’agissait de " l’attaque de missiles la plus massive " du conflit, à l’exclusion des premiers jours de la guerre.

De nouvelles frappes ont ciblé le territoire ukrainien samedi, tuant trois personnes dans les régions de Kherson, Zaporijjia et Tcherniguiv, selon les différentes autorités locales.

Huit personnes ont été blessées dans une attaque à Kharkiv, dans le Nord-Est, d’après le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov.

" Protéger des vies "

Les frappes de vendredi ont provoqué de fermes condamnations internationales, le Secrétaire général de l’ONU s’élevant contre des " attaques effroyables ".

Cela vient clore une année difficile pour l’Ukraine, marquée par l’échec de sa contre-offensive estivale et une relance des forces de Moscou.

Des nouvelles d’autant plus inquiétantes vu que l’aide occidentale commence à s’essouffler, en Europe comme aux Etats-Unis, faisant entrevoir le risque d’un assèchement du flot de munitions et de fonds.

Samedi, Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel à ses alliés, assurant qu’armer l’Ukraine est " un moyen de protéger des vies ".

" Chaque manifestation de la terreur russe prouve qu’on ne peut pas attendre pour apporter de l’assistance à ceux qui combattent ", a-t-il plaidé.

Malo Pinatel, avec AFP