L’entreprise pétrolière Shell ne fera plus passer ses navires via la mer Rouge, jusqu’à nouvel ordre, selon une information publiée mardi par le Wall Street Journal (WSJ)m du fait des menaces que font peser les Houthis sur le transport maritime dans la région.

Selon le quotidien économique, le groupe a pris cette décision la semaine dernière, compte tenu de ces menaces pesant sur ses équipages et du risque de marée noire dans la région en cas d’attaques.

Joint par l’AFP, un porte-parole de Shell s’est refusé à tout commentaire.

Mardi, un navire grec a été touché par un missile tiré par le groupe yéménite alors qu’il se dirigeait vers le canal de Suez. Ce navire et d’autres appartenant à la même flotte ont fait escale en Israël depuis le 7 octobre.

Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont multiplié ces dernières semaines les attaques en mer Rouge contre les navires qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens à Gaza, confrontés à la guerre entre le mouvement islamiste Hamas et Israël.

Les attaques en mer Rouge, par où transite 12% du commerce mondial, ont poussé les États-Unis et le Royaume-Uni a frapper vendredi et samedi les Houthis, lesquels ont répliqué lundi en tirant un missile contre un cargo américain, sans faire de blessés ni de dégâts majeurs.

Les attaques Houthis ont contraint de nombreux armateurs à éviter la zone et emprunter une route plus longue autour de la pointe de l’Afrique, au prix d’un surcoût du transport et de délais plus longs d’acheminement.

Parmi les compagnies pétrolières, BP et QatarEnergy ont déjà fait savoir qu’elles éviteraient désormais la mer Rouge. Le géant danois du transport maritime, Maersk, a également pris une décision similaire.

Présent au Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, a estimé que l’escalade dans la mer Rouge aura un impact sur le transport de gaz naturel liquéfié (GNL).

" Il existe des itinéraires alternatifs, mais ces itinéraires (…) sont moins efficaces que l’itinéraire actuel " via la mer Rouge, a souligné le Premier ministre qatari, dont le pays est l’un des plus grands producteurs de GNL au monde.

Maria Chami, avec AFP