L’armée israélienne a poursuivi son offensive à Gaza, bombardée sans relâche, mercredi 17 janvier. Au large du Yémen, les Houthis s’en sont pris à de nouveaux navires commerciaux dans le golfe d’Aden.

L’armée israélienne a intensifié ses frappes meurtrières, mercredi, contre le sud de la bande de Gaza, au quatrième mois de sa guerre contre le Hamas, avant l’acheminement attendu de médicaments aux otages israéliens en échange d’une aide à la population palestinienne assiégée.

Des témoins ont fait état de bombardements nocturnes près de l’hôpital Nasser à Khan Younès où se cachent, selon Israël, des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.

Évoquant "la nuit la plus difficile et la plus intense" en termes de bombardements israéliens à Khan Younès depuis le début de la guerre, le Hamas a annoncé la mort d’au moins 81 Palestiniens dans la ville et ailleurs dans Gaza, où l’ONU a évoqué un "risque de famine" et d’"épidémies mortelles".

La guerre, qui a dévasté le territoire palestinien et déplacé 80% de la population civile, a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le 7 octobre, dans le sud d’Israël qui a fait 1.140 morts, en majorité des civils, tués ce jour-là, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels.

Quelque 250 personnes ont été prises en otages et emmenées à Gaza durant l’attaque, dont une centaine ont été libérées à la faveur d’une trêve fin novembre. Selon Israël, 132 restent détenues dont 27 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé de Gaza, 24.448 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tuées dans les bombardements aériens et les opérations au sol israéliens.

"Pire qu’un séisme"

L’armée israélienne a fait état d’un nouveau bilan de 193 soldats tués depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre à Gaza, où la coupure d’Internet et du téléphone est quasi totale depuis six jours.

Dans le centre de Gaza, des Palestiniens inspectent les dégâts causés par les combats et les bombardements rue Salaheddine, jonchée de bouts de tôle distordus, de vitres brisées et de gravats.

"C’était le bâtiment de la compagnie d’électricité", dit Aziz al-Moussadar, un Palestinien déplacé en montrant les immeubles ravagés autour de lui.

Les forces "d’occupation (israéliennes) ont laissé derrière elles un séisme. C’est pire qu’un séisme. Il y a encore des martyrs sous les décombres et des cadavres en décomposition", dit-il.

Les bombardements ont rasé des quartiers entiers de Gaza, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le petit territoire surpeuplé soumis à un blocus israélien depuis 2007 et auquel Israël a imposé un siège total le 9 octobre.

Anniversaire symbolique

Mardi, le médiateur qatari a annoncé un accord entre Israël et le Hamas sur l’entrée de médicaments pour les otages en échange d’une aide pour les civils à Gaza.

Selon une source sécuritaire, un avion transportant ces médicaments est arrivé à El-Arich en Égypte, près de Rafah.

Le Hamas a dit refuser l’inspection par Israël du convoi des médicaments avant son entrée à Gaza. Mais les autorités israéliennes ont rejeté une telle éventualité.

Au moins un tiers des otages souffrent de maladies chroniques et nécessitent un traitement, selon le collectif des familles d’otages "Bring them home now".

10 Palestiniens tués en Cisjordanie

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, dix Palestiniens ont été tués dans des frappes de drones de l’armée israélienne et des combats dans les régions de Naplouse et de Tulkarem, selon des sources palestiniennes.

L’armée, qui a intensifié ses opérations en Cisjordanie depuis le 7 octobre, a présenté l’un des combattants tués comme le chef d’une "cellule terroriste" qui "planifiait une attaque imminente de grande ampleur".

La guerre fait aussi craindre un embrasement dans la région.

Alors que les échanges de tirs sont quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise, le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a averti qu’une "confrontation totale" entre les deux parties serait un "désastre complet".

Nouvel incident dans le golfe d’Aden

Un navire a été touché par un drone dans le golfe d’Aden au large du Yémen, a rapporté, mercredi, l’Agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), dans un contexte de multiplication d’attaques des Houthis yéménites dans la zone.

"Un incendie s’est déclaré à bord, qui est maintenant éteint", a indiqué UKMTO en précisant que l’équipage et le navire étaient désormais en sécurité et se dirigeaient vers le prochain port d’escale.

Selon la société britannique de risques maritimes Ambrey, il s’agit d’un vraquier battant pavillon des Îles Marshall, touché alors qu’il naviguait au sud-est de la ville yéménite d’Aden.

L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.

Par ailleurs, après de nouveaux bombardements au Yémen contre les Houthis, responsables d’attaques contre des navires marchands en mer Rouge, les États-Unis ont annoncé désigner ces insurgés comme entité "terroriste". Mais les Houthis, qui disent agir "en solidarité" avec les Palestiniens, ont prévenu qu’ils poursuivraient leurs attaques.

Avec AFP