L’ambassadrice saoudienne aux États-Unis, Rima bint Bandar Al-Saoud, a réaffirmé à Davos, jeudi 18 janvier, que son pays ne peut poursuivre de discussions sur une normalisation avec Israël sans trêve à Gaza. Riyad avait engagé des négociations en ce sens avant le 7 octobre.

L’Arabie saoudite ne peut poursuivre les discussions sur une normalisation des relations avec Israël tant qu’il n’y aura pas un arrêt des combats dans la bande de Gaza, a déclaré jeudi l’ambassadrice du royaume aux États-Unis.

"Je pense que la chose la plus importante à réaliser est que le royaume n’a pas placé la normalisation au cœur de sa politique. Il a placé la paix et la prospérité au cœur de sa politique", a déclaré la princesse Rima bint Bandar Al-Saoud au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

"Le royaume a été très clair. Tant qu’il y a de la violence sur le terrain et que les tueries se poursuivent, nous ne pouvons pas parler du lendemain", a-t-elle ajouté.

L’Arabie saoudite n’a jamais reconnu Israël et n’a pas rejoint les accords d’Abraham de 2020 qui ont vu ses voisins du Golfe, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ainsi que le Maroc nouer des relations officielles avec Israël.

Négociations interrompues

L’administration américaine, à l’initiative de ces accords, a ensuite encouragé l’Arabie saoudite à y adhérer.

"Chaque jour, nous nous rapprochons" d’un accord avec Israël, avait déclaré en septembre le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, dans une interview avec la chaîne américaine Fox News.

Il avait néanmoins insisté sur le fait que la question palestinienne demeurait "très importante" pour son pays.

Ce processus a été interrompu par la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. En effet, une semaine après le début de la guerre, une source au fait des négociations avait informé l’AFP de cette interruption par l’Arabie saoudite.

Plus tôt cette semaine, également à Davos, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a déclaré que Ryad restait ouvert à la possibilité d’établir des liens avec Israël, tout en soulignant la nécessité d’un cessez-le-feu et de la création d’un État palestinien.

"Il y a des traumatismes et de la douleur des deux côtés (…) Ce que nous pouvons faire, c’est un cessez-le-feu maintenant", a dit jeudi la princesse Rima bint Bandar Al-Saoud.

Avec AFP