Le président américain Joe Biden a annoncé vendredi une batterie de nouvelles sanctions afin d’assurer que le président russe Vladimir Poutine "paye un prix encore plus élevé pour l’agression (envers l’Ukraine) et la répression" en Russie.

"Si Poutine ne paye pas le prix de la mort et de la destruction qu’il répand, il continuera", a averti le président américain dans un communiqué publié dans le but de marquer deux ans écoulées depuis l’invasion de l’Ukraine.

Le président russe "a cru qu’il pouvait facilement plier la volonté et briser le courage d’un peuple libre. Qu’il pouvait envahir une nation souveraine et que le monde tournerait le dos. Qu’il pouvait ébranler les fondations de la sécurité en Europe et ailleurs. Deux ans plus tard, c’est encore plus évident qu’au premier jour : Poutine a fait une lourde erreur de calcul", a assuré le chef d’État américain, au moment où l’aide fournie par son pays est interrompue et bloquée par les parlementaires républicains.

Joe Biden a annoncé un arsenal de mesures visant à la fois des individus liés à l’emprisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, mort en prison, et la machine de guerre russe, ainsi que les personnes et entités aidant Moscou à contourner les sanctions déjà en place.

Le Trésor américain avait déjà prévenu jeudi qu’il s’agirait "de la tranche (de sanctions) la plus importante depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Poutine".

Joe Biden a évoqué dans son communiqué "plus de 500 nouvelles sanctions" contre "des individus liés à l’emprisonnement de Navalny" et contre "le secteur financier russe, l’industrie de défense, les réseaux d’approvisionnement et les auteurs de contournement des sanctions, à travers plusieurs continents."

Les États-Unis vont aussi prendre des mesures de restriction des exportations "contre près de 100 entités qui fournissent un soutien dissimulé à la machine de guerre russe," a-t-il ajouté.

"Nous prenons des mesures pour continuer à réduire les revenus du secteur de l’énergie russe, et j’ai demandé à mes équipes de renforcer le soutien à la société civile, aux médias indépendants et à tous ceux qui se battent pour la démocratie autour du monde", a encore écrit Joe Biden.

Les États-Unis et l’Union européenne appliquent déjà une batterie de sanctions contre Moscou depuis le déclenchement de la guerre consécutive à l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022.

L’administration Biden assure régulièrement l’Ukraine de son soutien, mais une nouvelle aide militaire américaine de 60 milliards de dollars est actuellement bloquée au Congrès, en raison en particulier de l’opposition du président de la Chambre des représentants, un allié de Donald Trump.

Le président américain a appelé les parlementaires à approuver ce financement au plus vite, "avant qu’il ne soit trop tard".

"C’est le moment de prouver que les États-Unis s’engagent pour la liberté et ne se soumettent à personne", a déclaré M. Biden.

L’Ukraine continue à subir vendredi des attaques de missiles et de drones russes, dont l’une a fait trois morts à Odessa (sud), le jour où les États-Unis s’apprêtent à dévoiler de nouvelles sanctions contre Moscou avant le deuxième anniversaire du début de la guerre.

"Les troupes russes ont attaqué une fois encore Odessa avec des drones et des missiles", a indiqué la police ukrainienne sur Telegram, ajoutant qu’un incendie avait éclaté dans une infrastructure civile avant d’être maîtrisé.

L’armée russe a mené une centaine d’attaques ces dernières 24h sur le front Est ukrainien, dont près de la moitié autour de Mariïnka, un nouveau "point chaud" avec la zone d’Avdiïvka, a indiqué l’armée ukrainienne.

La ville de Mariïnka, totalement détruite, a été prise en décembre par l’armée russe. Le front était largement gelé dans la zone depuis, mais ces derniers jours Moscou y a multiplié les assauts vers l’ouest.

L’armée russe a affirmé jeudi avoir pris le village de Pobeda, également dans l’est, ce que Kiev n’a pas confirmé dans l’immédiat, assurant se battre "dans la zone".

Dans la partie occupée de la région de Kherson (sud), les forces ukrainiennes ont affirmé jeudi "avoir tué ou grièvement blessé" une soixantaine de soldats russes en frappant un terrain d’entraînement.

L’Union européenne avait promis de fournir à Kiev un million d’obus au cours de l’année écoulée, mais ne devrait atteindre qu’un peu plus de la moitié de cet objectif d’ici la date butoir fixée au mois prochain.

En visite au Brésil pour une réunion du G20, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé certains pays occidentaux d’avoir tenté "de porter des accusations infondées" contre Moscou et d’"ukrainiser l’ordre du jour", en vain selon lui.

Avec AFP