Pour la Maison Blanche, les déclarations du Hamas concernant une éventuelle trêve à Gaza ne sont pas "très encourageantes".

Des bombardements israéliens meurtriers ont frappé mardi la bande de Gaza, où Israël maintient son projet d’offensive terrestre sur la ville surpeuplée de Rafah pendant que le Hamas étudie une proposition de trêve associée à une libération d’otages.

Six mois après le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste contre Israël, les opérations militaires israéliennes ont fait 153 morts en 24 heures dans le territoire palestinien, selon le ministère de la Santé à Gaza.

Au Caire, les pays médiateurs – Qatar, Égypte et États-Unis – ont mis sur la table une nouvelle proposition en trois étapes, dont la première prévoit une trêve de six semaines, a annoncé lundi soir une source du Hamas.

À la veille de la fête du Fitr, qui marque la fin du ramadan, le Hamas a dit "souhaiter" un accord et "étudier la proposition", ajoutant qu’Israël "n’avait répondu à aucune" de ses demandes.

Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition prévoit dans un premier temps la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aides alimentaires par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon la source au sein du Hamas.

Déclarations "pas très encourageantes"

Des déclarations jugées "pas très encourageantes" par la Maison Blanche, même si les médiateurs attendent encore une "réponse" officielle du mouvement islamiste palestinien.

"Nous avons vu Israël faire quelques pas en avant en matière de ce qu’il met sur la table. Et bien sûr, nous avons vu les déclarations publiques du Hamas qui ont été, disons, pas très encourageantes", a ainsi déclaré à la presse le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Il a cependant dit s’être entretenu mardi matin avec le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani, lequel a indiqué n’avoir "pas encore reçu de réponse du Hamas" à la proposition d’accord.

Cette proposition a été soumise lors d’une réunion "marathon" dimanche au Caire, selon M. Sullivan, en présence de représentants du gouvernement israélien et du Hamas via les médiateurs des trois pays.

"Je l’ai pressé d’essayer d’obtenir une réponse de leur part, le plus rapidement possible, et dès que nous aurons plus d’informations à ce sujet, nous vous les communiquerons", a ajouté M. Sullivan.

"Il est temps. Concluons ce cessez-le-feu. Nous sommes prêts. Je pense qu’Israël est prêt. Et je pense que le Hamas devrait venir à la table et être prêt à le faire également", a-t-il affirmé.

"Boussole morale"

Dans ce contexte de violences, la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, a estimé mardi que l’humanité et la communauté internationale ont perdu leur "boussole morale" à Gaza.

"Ce qui m’inquiète profondément, c’est que nous avons perdu notre boussole morale concernant Gaza, en tant qu’humanité, en tant que communauté internationale", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.

"Nous devons faire quelque chose et vite (…) Des milliers d’enfants continuent à perdre leur vie, à vivre amputés. Et des centaines de personnes attendent de rentrer chez eux, les otages", a insisté l’adjointe d’Antonio Guterres qui lui ne cesse d’appeler à un cessez-le-feu immédiat.

Avec AFP