À Tokyo, les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, du Japon, de l’Australie et de l’Inde ont exprimé leur inquiétude concernant la situation en mer de Chine méridionale.

Les chefs de la diplomatie des États-Unis, du Japon, de l’Australie et de l’Inde réunis à Tokyo ont exprimé, lundi, leur "profonde inquiétude" concernant la situation en mer de Chine méridionale, dans une référence implicite à Pékin.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et les trois autres ministres des Affaires étrangères des pays de l’alliance "Quad" ont également appelé, dans une déclaration commune, à une région Asie-Pacifique "libre et ouverte".

Sans citer directement la Chine, la déclaration fait référence à une série d’affrontements entre des navires chinois et philippins dans la zone contestée de la mer de Chine méridionale.

"Nous sommes profondément inquiets de la situation en mer de Chine méridionale et réitérons notre ferme opposition à toute action unilatérale visant à modifier le statu quo par la force ou la coercition", souligne le communiqué.

"Nous continuons d’exprimer notre vive inquiétude face à la militarisation de territoires contestés et aux manœuvres de coercition et d’intimidation en mer de Chine méridionale", ajoute le document.

Le Quad a également condamné les tirs de missiles "déstabilisants" de la Corée du Nord.

M. Blinken effectue une tournée diplomatique en Asie-Pacifique qui vise à renforcer les alliances et partenariats des États-Unis dans la région face à l’influence grandissante de la Chine et à l’approfondissement de ses liens avec la Russie.

La ministre japonaise des Affaires étrangères, Yoko Kamikawa et ses homologues indien S. Jaishankar et australienne Penny Wong participaient également aux discussions de l’alliance à Tokyo.

Leur déclaration était cependant plus modérée que le communiqué publié lors des discussions de haut niveau sur la défense qui ont eu lieu la veille entre M. Blinken, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin et leurs homologues japonais.

Ces responsables ont lancé des attaques verbales cinglantes la veille contre la Chine et la Russie, qui n’était pas non plus nommée directement dans la déclaration du Quad.

"Plus sûrs et plus ouverts" 

Le communiqué de dimanche critiquait la "coopération militaire stratégique croissante et provocatrice" de Moscou avec la Chine et dénonçait le soutien présumé de Pékin à l’effort de guerre russe en Ukraine.

Toute critique de Moscou est mal vue par l’Inde, qui entretient traditionnellement des liens amicaux avec la Russie et dépend fortement de ses livraisons d’armes. Le Premier ministre indien Narendra Modi a rencontré le président russe Vladimir Poutine début juillet.

Les ministres se sont également engagés à améliorer les capacités de Manille en matière de cybersécurité et à aider son archipel des Palaos à construire des infrastructures de réseaux de communication.

Les Philippines, où doivent se rendre MM. Blinken et Austin, sont engagées dans un conflit territorial de longue date avec Pékin sur certaines parties de la mer de Chine méridionale, voie maritime stratégique par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars d’échanges commerciaux.

Ces derniers mois, un avant-poste isolé sur l’atoll Second Thomas a été au centre d’affrontements entre des navires chinois et philippins.

"Nous traçons la voie vers une région indo-pacifique et un océan Indien plus sûrs et plus ouverts en renforçant la sécurité maritime et la connaissance du domaine", a assuré M. Blinken aux journalistes à l’issue de la réunion de lundi.

M. Kamikawa a déclaré que le Quad était déterminé à "coopérer pour la coexistence et la coprospérité de la communauté internationale".

Avec AFP