Le président iranien Massoud Pezeshkian est arrivé jeudi à Erbil, la capitale du Kurdistan autonome dans le nord de l’Irak, au deuxième jour d’une visite chez le voisin irakien visant à consolider un partenariat stratégique.

À sa descente d’avion à l’aéroport d’Erbil, M. Pezeshkian a été reçu par le président de la région autonome Nechirvan Barzani, lors d’un accueil en grande pompe des Peshmergas, les forces armées kurdes, en position de garde-à-vous avec leur fusil le long du corps.

Il doit s’entretenir avec Nechirvan Barzani mais aussi le Premier ministre du Kurdistan, Masrour Barzani. Il se rendra ensuite dans la deuxième ville du Kurdistan, Souleimaniyeh, où le pouvoir local est tenu par le clan Talabani, de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK).

Les relations entre le Kurdistan irakien et Téhéran sont au beau fixe depuis plusieurs mois notamment grâce aux efforts engagés par les autorités irakiennes pour neutraliser les groupes armés de l’opposition kurde iranienne, installés depuis des décennies dans la région.

Ces dernières années, Téhéran a bombardé à plusieurs reprises des positions de ces groupes armés au Kurdistan. Mais après un accord signé en mars 2023 avec Téhéran, le gouvernement fédéral irakien a désarmé les groupes iraniens et les a éloignés des zones frontalières, en les transférant vers des campements.

Car jusqu’à très récemment, ces groupes iraniens disposaient de combattants en treillis, s’apparentant à des "réservistes" qui s’entraînaient au maniement des armes.

"Nous avons réussi à réguler la situation sécuritaire dans les zones frontalières", s’est félicité mercredi le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, après avoir rencontré le président iranien à Bagdad. Il a rappelé que l’Irak refusait le lancement, depuis son territoire, de toute "agression, action armée ou menace contre la République islamique d’Iran".

L’Iran a accusé l’opposition kurde d’introduire clandestinement des armes en provenance d’Irak et de lancer des attaques contre les forces iraniennes. Il avait aussi accusé ces mouvements d’encourager les manifestations ayant secoué l’Iran après la mort, en septembre 2022, de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini pendant son arrestation par la police des mœurs.

Avec AFP