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Le ministre chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, a été nommé samedi nouveau ministre français des Affaires étrangères au sein du gouvernement de Michel Barnier, succédant à Stéphane Séjourné. Jean-Noël Barrot prend ses fonctions dans un contexte international plus tendu que jamais, notamment en raison de la guerre en Ukraine, mais aussi du conflit au Proche et Moyen-Orient et de la situation au Liban.

Jean-Noël Barrot, 41 ans, a été nommé samedi 21 septembre nouveau ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Michel Barnier. Cette nomination fait de lui le nouveau visage de la diplomatie française.

Originaire de Paris, Jean-Noël Barrot est issu du parti centriste Mouvement démocrate (MoDem) dont il a été le porte-parole national, le secrétaire général et le vice-président. Il a également été titulaire de plusieurs portefeuilles ministériels sous les gouvernements d’Élisabeth Borne et de Gabriel Attal, respectivement comme ministre délégué chargé du Numérique (entre 2022 et 2024) et ministre chargé de l’Europe de février à septembre 2024.

En plus de ses mandats de député des Yvelines et de conseiller régional d’Île-de-France, Jean-Noël Barrot a également été vice-président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale (entre 2017 et 2022) et présidait la Commission des affaires étrangères à la suite des dernières élections législatives.

Selon la biographie établie par le Quai d’Orsay, Jean-Noël Barrot a également enseigné de 2013 à 2017 à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), avant d’être nommé professeur à HEC Paris, d’où il est également diplômé.

Jean-Noël Barrot semble par ailleurs être "génétiquement" prédisposé à exercer des fonctions politiques de premier plan. Il est en effet le fils de Jacques Barrot, ancien commissaire européen, ancien député et ministre sous les présidences de Valéry Giscard-d’Estaing et Jacques Chirac.

"Mon engagement pour porter la voix de la France sera total, à la hauteur de l’honneur qui m’est fait et des défis qui sont devant nous", a écrit Jean-Noël Barrot sur son compte X, quelques minutes après sa nomination officielle au Quai d’Orsay.

Des dossiers brûlants en attente

Jean-Noël Barrot prend ses fonctions de chef de la diplomatie française dans un contexte politique international plus explosif que jamais. Le premier dossier concerne l’Europe, un sujet qu’il connaît bien et dont il avait la charge ces derniers mois. "Un Européen aux Affaires étrangères", titrait le journal Le Parisien ce samedi matin, avant sa nomination officielle. "Il a fait le job sur les questions européennes" même s’il est "un peu jeune", résume sobrement un diplomate français, insistant sur le fait qu’il "va devoir travailler beaucoup de dossiers en un temps record". Il devra également "s’imposer", car "c’est un poids plume dans la jungle des relations internationales".

Sur le plan européen, Jean-Noël Barrot aura sans doute à cœur d’œuvrer pour une meilleure coopération franco-allemande, qu’il considère comme le noyau d’une Europe forte et souveraine. Un autre dossier brûlant à traiter est la guerre en Ukraine, qui dure depuis plus de deux ans et demi.

Autres sujets des plus sensibles au niveau international: la guerre au Soudan, le dossier sur le nucléaire iranien et surtout le Proche et Moyen-Orient, avec la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza — alors qu’approche à grand pas le premier "anniversaire" de l’attaque meurtrière du Hamas en Israël — ainsi que la situation au Liban. Jean-Noël Barrot avait commenté jeudi chez nos confrères de Public Sénat, avant sa nomination au Quai d’Orsay, les vagues d’explosions de bipeurs et de talkies-walkies survenues au Liban ces derniers jours. "Même si nous reconnaissons le droit d’Israël à assurer sa propre sécurité, nous avons des attaques qui ont touché aveuglement des civils, causant des milliers de blessés et tuant des enfants."

Dès lundi, le nouveau chef de la diplomatie française effectuera son premier déplacement à New York à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies. Cela lui permettra de plonger directement dans le grand bain de la diplomatie mondiale.

Avec AFP