Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a affirmé mardi que son allié le Hezbollah ne pouvait "pas rester seul" face à Israël, ce dernier ayant mené la veille, sur le Liban, des bombardements qui ont fait plus de 550 morts.

"Le Hezbollah ne peut pas s’opposer seul à un pays qui est défendu, soutenu et approvisionné par les pays occidentaux, les pays européens et les États-Unis", a déclaré M. Pezeshkian dans un entretien avec la chaîne américaine CNN, traduit du farsi à l’anglais.

Il a appelé la communauté internationale à "ne pas permettre que le Liban devienne un autre Gaza", où Israël mènerait une offensive aérienne et terrestre.

Lundi, les frappes israéliennes contre le Hezbollah au Liban, d’une intensité sans précédent depuis le début des échanges transfrontaliers, il y a près d’un an, ont fait 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes, selon les autorités libanaises. L’armée israélienne a fait état d’un "grand nombre" de membres du Hezbollah tués.

Depuis plusieurs jours, le front de la guerre dans la bande de Gaza s’est déplacé vers le Liban et l’escalade militaire n’a cessé de s’aggraver entre Israël et le Hezbollah, faisant redouter une guerre à grande échelle au Proche-Orient.

Le nouveau président iranien doit prononcer son premier discours devant l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvre mardi à New York.

Il a accusé lundi Israël de vouloir "élargir" le conflit au Moyen-Orient, soulignant que cela ne "profiterait à personne" et insistant sur le fait que Téhéran ne cherchait pas à "déstabiliser" la région.

Lors d’une table ronde avec des journalistes, il n’a pas répondu directement à la question de savoir si l’Iran répondrait désormais plus directement à Israël.

"L’Iran ne restera pas indifférent", a déclaré lundi, de son côté, sur X, son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. "Nous nous tenons aux côtés des peuples du Liban et de la Palestine", a-t-il ajouté.

Dans une interview accordée à NBC News, lundi, le vice-président iranien chargé des affaires stratégiques, Mohammad Javad Zarif, s’est fait l’écho des commentaires de M. Pezeshkian et a déclaré que son gouvernement était prêt à travailler avec d’autres pays pour mettre fin au conflit dans la bande de Gaza.

"Nous voulons évoluer dans un monde plus pacifique et plus stable pour nos citoyens et pour les citoyens du monde entier. Nous ne cherchons pas la guerre, mais nous nous défendrons", a déclaré M. Zarif.

M. Zarif a également déclaré que l’Iran avait le droit de riposter au moment de son choix à ce qu’il a qualifié de violation manifeste de la souveraineté du pays lorsque le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a été assassiné dans la capitale, Téhéran, en juillet. L’Iran a accusé Israël d’avoir orchestré cette attaque, ce qu’Israël n’a pas confirmé publiquement.

Lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, M. Zarif a joué un rôle de premier plan dans les négociations de l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales. Cet accord imposait des limites strictes au programme nucléaire iranien en échange d’un assouplissement des sanctions américaines et internationales.

Avec AFP