Si le nombre de réfugiés n’est en rien comparable à l’afflux de 2015 quand l’Allemagne avait ouvert ses portes à des centaines de milliers de Syriens et d’Irakiens, les mêmes scènes se répètent. À commencer par la mobilisation importante de Berlinois venus proposer leur aide. Des bénévoles, habillés de gilets jaunes, distribuent des bananes, des petits pains et des bouteilles d’eau. Certains ont collé un simple adhésif sur leur blouson, indiquant qu’ils parlent russe ou ukrainien. D’autres fournissent des renseignements devant le centre de voyages. Plus loin, d’autres bénévoles plient des couvertures et des vêtements avant d’être brièvement interrompus par une Berlinoise venue faire don de protections hygiéniques et de masques médicaux. Un peu plus loin encore, une équipe de la Croix Rouge s’est déployée pour apporter les premiers soins aux réfugiés. " Nous regardons s’ils ont besoin de soins urgents, nous pouvons fournir les premiers soins ici. Sinon nous pouvons demander leur transport à l’hôpital ", explique Nicolas Schönemann, responsable de l’équipe de 5 secouristes. " Beaucoup de gens arrivent ici épuisés, ils ont des maux de tête ou des douleurs dans les membres ", décrit-il.
Parmi ces réfugiés figure un nombre non négligeable d’Africains. Avant l’offensive russe, l’Ukraine accueillait 16.000 étudiants africains, selon l’ambassadrice d’Ukraine en Afrique du Sud, Liubov Abravitova. Parmi eux, le Camerounais Aurélien Kaze, un étudiant en économie qui a fui la deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv, pilonnée par les troupes russes. " On a entendu les bombardements, il y avait de la panique partout dans la cité universitaire ", raconte-t-il avant de monter à bord d’un train pour Bruxelles où l’attendent des membres de sa famille. Le jeune homme de 25 ans s’estime néanmoins chanceux, car il a réussi à franchir la frontière polono-ukrainienne sans encombre alors que se multiplient les accusations de comportements racistes et d’entraves à l’encontre de ressortissants africains aux frontières ukrainiennes. Pour moi, " c’était un peu plus facile par rapport à mes frères africains ", explique-t-il. " On a contrôlé mes papiers " et il a pu passer.
La Deutsche Bahn a quant à elle décidé de se montrer " conciliante dans certains cas " avec ces voyageurs fuyant l’Ukraine, mais qui ne disposent pas de papiers ukrainiens et qui peuvent aussi voyager gratuitement, selon une porte-parole à l’AFP.
AFP