Le petit-fils de celui qui fut le fondateur du Parti communiste italien (PCI) a déclaré que " les médias occidentaux ne comprennent pas grand-chose ", au 13e jour de l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Il prend la défense de Vladimir Poutine dans un entretien au quotidien italien Il Corriere della Sera. Le tropisme pro-russe est généralement perçu dans les mouvements d’extrême gauche et d’extrême droite en Europe.

" Seul ce président garantit la stabilité et les intérêts de la nation. Les médias occidentaux ne parlent pas de ce qui se passait au Donbass ", région séparatiste de l’est de l’Ukraine dont Moscou a reconnu l’indépendance avant d’envahir le pays le 24 février, affirme cet enseignant de 56 ans né en Russie.

" Aucune des personnes avec lesquelles je parle n’est d’accord avec les médias occidentaux, qui selon moi ne comprennent pas grand-chose, quand ils disent que le président a déclenché cette guerre sans aucune raison ", ajoute Antonio Gramsci, qui se considère un " soutien modéré " du président russe.

" Le diable est toujours dans les détails de ces huit dernières années de tension continue avec l’Ukraine, d’un conflit de basse intensité dans le Donbass et qui a continué sans que le gouvernement de Kiev ne fasse rien pour l’arrêter ", poursuit-il.

Il critique le prisme déformé des Occidentaux vivant majoritairement dans de grandes villes prospères, tandis qu’en Russie les habitants des périphéries " considèrent les citadins comme des petits bourgeois qui ne produisent rien ".

" La Russie profonde est très différente de ce qu’on voit en Occident (…) L’isolement fait davantage peur aux +Occidentalisés+, ces jeunes Russes habitués à voyager. Les autres, ceux qui comme moi ont grandi à l’époque soviétique, sont déjà immunisés ", analyse ce scientifique de formation qui s’est ensuite consacré à la musique et enseigne notamment à l’Ecole italienne Italo Calvino de Moscou selon le site de l’établissement.

Interrogé sur le fait de savoir si son grand-père aurait lui aussi approuvé l’action de Vladimir Poutine, il précise: " Je me considère comme un anarchiste. Et à ce titre, je vois la guerre comme un désastre, toujours. Celle-ci comprise ".

Antonio Gramsci (1891-1937), mort à 46 ans à Rome dans les geôles fascistes, est l’un des grands théoriciens marxistes du 20ème siècle. Il a laissé une oeuvre importante, en particulier ses " Cahiers de prison ". Il a eu avec la fille d’un opposant au tsar deux fils, dont le père d’Antonio.

AFP

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !