Pandémie de Covid-19, assaut sur le Capitole par des militants trumpistes, retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, rapports de plus en plus alarmants sur l’évolution du climat. Voici les principaux événements de l’année 2021 dans le monde.

Le Covid toujours là, course à la vaccination

Malgré l’espoir suscité par le déploiement des vaccins contre le Covid-19, la pandémie a fait davantage de morts dans le monde en 2021, portant le total officiel des décès, largement sous-évalués selon l’OMS, à plus de 5,3 millions, notamment sous l’effet du variant Delta plus contagieux. En dépit de l’envoi d’experts par l’OMS en Chine, l’origine de la pandémie reste à élucider.

La vingtaine de vaccins lancés ont permis d’administrer plus de 8,7 milliards de doses, très inégalement réparties entre pays pauvres et riches, non sans résistance des antivax.

Les frontières se sont partiellement rouvertes. En juillet, les Jeux olympiques de Tokyo ont pu se dérouler, avec un an de retard et quasiment à huis clos.

Depuis cet automne, la planète est confrontée à une nouvelle flambée des contaminations, alimentée par la propagation fulgurante d’un nouveau variant aux multiples mutations, Omicron. Face à une moindre efficacité des vaccins, les autorités renforcent l’arsenal sanitaire: rappel vaccinal, télétravail voire confinement.

 

Scènes de chaos au Capitole

Le 6 janvier 2021, plusieurs centaines de partisans du président sortant Donald Trump prennent d’assaut le siège du Congrès américain, voulant empêcher les élus de valider la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de novembre. Les scènes de chaos – qui font cinq morts – suscitent la consternation à travers le monde.

Donald Trump est banni de Twitter, Facebook et YouTube, qui l’accusent d’avoir utilisé leurs plateformes pour inciter ses partisans à la violence avant l’assaut.

Le 20 janvier, Joe Biden prête serment en l’absence de son prédécesseur, qui refuse de participer à la cérémonie et d’accepter sa défaite.

Accusé par la Chambre des représentants d' "incitation à l’insurrection ", Donald Trump est acquitté par le Sénat en février au terme d’un second procès en destitution.

 

Répression accrue en Russie

L’opposant et militant anticorruption russe Alexeï Navalny est arrêté le 17 janvier, dès son retour en Russie après cinq mois de convalescence en Allemagne à la suite d’un empoisonnement qu’il impute au président Vladimir Poutine et aux services secrets.

En février, Alexeï Navalny est condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude remontant à 2014, politique selon lui.

Ses organisations, désignées comme " extrémistes " par la justice, sont placées en août sur la liste des organisations interdites en Russie.

 

Coups d’Etat et coups de force

Le 1er février en Birmanie, l’armée arrête la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, assignée à résidence, mettant fin à une parenthèse démocratique de dix ans après près d’un demi-siècle de régime militaire.

Ce putsch déclenche des manifestations violemment réprimées: plus de 1.100 civils sont tués et des milliers de contestataires emprisonnés.

Aung San Suu Kyi sera condamnée le 6 décembre à deux ans de prison pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires. Elle risque d’autres condamnations et des dizaines d’années de prison.

Au Tchad, le général Mahamat Déby est proclamé par l’armée chef de l’Etat le 20 avril, au lendemain du décès de son père, le maréchal Idriss Déby Itno, des suites de blessures au combat après 30 ans au pouvoir.

Le Mali connaît le 24 mai un second putsch militaire en dix mois, consacrant le colonel Assimi Goïta comme président de transition.

En Tunisie, le président Kais Saied s’arroge les pleins pouvoirs le 25 juillet.

En Guinée, le président Alpha Condé est renversé le 5 septembre par un coup d’Etat militaire.

Au Soudan, un accord réinstalle le 21 novembre le Premier ministre civil Abdallah Hamdok, tout en renforçant la mainmise de l’armée après son putsch du 25 octobre. Depuis des milliers de manifestants réclament régulièrement la poursuite de la transition vers un pouvoir civil lancée après le renversement d’Omar el-Béchir en 2019. La répression fait plusieurs dizaines de morts.

 

Guerre entre le Hamas et Israël

Le 3 mai, des heurts éclatent à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé par Israël, en marge d’une manifestation de soutien à des familles palestiniennes menacées d’éviction au profit de colons juifs. Des affrontements opposent ensuite Palestiniens et forces israéliennes sur l’esplanade des Mosquées ainsi qu’en Cisjordanie occupée.

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, lance à partir du 10 mai des salves de roquettes vers Israël qui réplique, donnant lieu à 11 jours de guerre entre les deux camps. 260 Palestiniens sont tués dans la bande de Gaza, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes font 13 morts, d’après l’armée.

Le 13 juin, Israël se dote d’un nouveau gouvernement, dirigé par le chef de la droite nationaliste Naftali Bennett, allié au centriste Yaïr Lapid dans le cadre d’une coalition mettant un terme à 12 ans de règne de Benjamin Netanyahu.

 

L’Europe face à ses défis

Le Royaume-Uni, qui a quitté le 1er janvier le marché unique européen, est confronté à un manque de main-d’oeuvre, notamment dans le transport routier, générant des pénuries dans les supermarchés, les pubs ou la distribution de carburant. Le Brexit crée également des tensions en Irlande du Nord, ainsi qu’entre le Royaume-Uni et ses voisins, en particulier la France, sur la question de la pêche ou celle des migrants.

En Allemagne, la chancelière Angela Merkel tire sa révérence après 16 ans au pouvoir. Olaf Scholz, chef de file des sociaux-démocrates, lui succède le 8 décembre, allié aux Verts et aux Libéraux.

En octobre, le Tribunal constitutionnel polonais décrète certains articles des traités européens incompatibles avec la Constitution nationale, puis en novembre la Cour constitutionnelle juge que la Convention européenne des droits de l’Homme est en partie incompatible avec la loi fondementale.

Les Européens y voient une attaque sans précédent contre la primauté du droit de l’UE.

 

Phénomènes climatiques extrêmes

Un réchauffement climatique durable supérieur au seuil souhaitable de 1,5°C, fixé par l’accord de Paris, aurait des " impacts irréversibles pour les systèmes humains et écologiques ", avertit un projet de rapport des experts climat de l’ONU obtenu en juin par l’AFP.

En 2021, des phénomènes climatiques extrêmes se sont produits, comme le dôme de chaleur qui a provoqué fin juin des centaines de morts au Canada et dans l’Ouest des Etats-Unis. En juillet, l’Allemagne et la Belgique subissent des inondations catastrophiques, provoquant 200 morts. En août, des températures record ont attisé de gigantesques incendies sur le pourtour méditerranéen.

En novembre, la COP26 adopte un accord pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique. Mais le " Pacte de Glasgow " ne garantit pas le respect des objectifs de l’accord de Paris et ne répond pas aux demandes d’aide des pays pauvres.

 

Victoire éclair des talibans

Le 15 août, les talibans s’emparent de Kaboul, à l’issue d’une offensive éclair à la faveur du début du retrait des forces américaines et de l’Otan, vingt ans après avoir été chassés du pouvoir par une coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Un gigantesque pont aérien est mis en place dans l’urgence à Kaboul. En deux semaines, au moins 123.000 personnes, Afghans ou étrangers, sont évacuées.

Le pays, exsangue, est confronté aux attentats de groupes jihadistes opposés aux talibans et à une crise humanitaire aggravée par l’absence d’aide de la communauté internationale, qui exige le respect des droits des femmes et des minorités.

 

Scènes de guerre à Beyrouth

Le 14 octobre, le Hezbollah fait défiler ses partisans et ceux de son allié, le mouvement Amal, dans la capitale libanaise pour exiger le remplacement du juge chargé de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth en 2020 (plus de 210 morts), qui veut interroger de hauts responsables.

Des manifestants essuient des tirs, déclenchant des violences qui font sept morts, pour la plupart des membres des deux formations chiites, et ravivent le spectre de la guerre civile (1975-1990).

Ces violences s’ajoutent à la grave crise politique, économique et sociale dans laquelle est plongée le Liban, où la classe politique est accusée de corruption et d’incompétence.

 

Taxation internationale

En octobre, les membres du G20 donnent leur ultime feu vert à une réforme fiscale historique visant à mettre fin aux paradis fiscaux, même si certains pays en développement la jugent insuffisante.

Sous l’égide de l’OCDE, 136 pays représentant plus de 90% du PIB mondial s’engagent à taxer de manière plus équitable les multinationales et à instaurer un taux d’impôt minimal mondial de 15% en 2023. Cette mesure, qui devrait rapporter environ 150 milliards de dollars de recettes supplémentaires annuelles, vise surtout les géants d’internet comme Google, Amazon, Facebook et Apple, adeptes de l’optimisation fiscale avec des sièges implantés là où la taxation est la plus faible.

 

Crise migratoire à la frontière Bélarus-Pologne

En novembre, des milliers de migrants, originaires principalement du Moyen-Orient, campent par des températures glaciales le long de la frontière polonaise, du côté du Bélarus, dans l’espoir d’entrer dans l’UE.

L’Occident accuse Minsk d’avoir orchestré cet afflux, en réponse à des sanctions occidentales visant le Bélarus après la répression en 2020 d’un mouvement d’opposition historique. Le Bélarus nie être l’origine de la crise et critique l’UE pour ne pas avoir accueilli ces populations.

Au moins une douzaine de migrants sont morts des deux côtés de la frontière, selon des organisations humanitaires.

 

Retour de l’inflation

La désorganisation des chaînes de distribution combinée à la forte demande de produits et services essentiels au redémarrage des économies, comme les semi-conducteurs ou encore l’énergie, ont fait flamber l’inflation en 2021.

En novembre, la hausse des prix atteint 6,8% sur un an aux Etats-Unis – un sommet depuis 39 ans – et 4,9% dans la zone euro, au plus haut depuis 30 ans.

 

L’espace, nouvelle frontière pour milliardaires

Tournant dans le tourisme spatial: en juillet, Richard Branson atteint l’espace avec un vaisseau de son entreprise Virgin Galactic, puis Jeff Bezos participe au premier vol habité de sa société Blue Origin.

En septembre, les quatre premiers touristes spatiaux de SpaceX, la société d’Elon Musk, séjournent trois jours dans l’espace, lors de la première mission orbitale de l’histoire sans astronaute professionnel. En décembre, un milliardaire japonais et son assistant passent 12 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Côté Etats, la Nasa pose sur Mars son astromobile Perseverance en février.

En mai, la Chine pose un petit robot téléguidé sur la planète rouge.

 

Passes d’armes entre Pékin et Washington

Face à la multiplication des incursions d’avions de guerre chinois dans la zone d’identification de défense aérienne taïwanaise, Joe Biden avertit que les Etats-Unis " s’opposent fermement " à toute tentative " de porter atteinte à la paix " dans le détroit de Taïwan.

Mi-novembre, le président chinois Xi Jinping réplique qu’oeuvrer à l’indépendance de Taïwan revient à " jouer avec le feu ".

Début décembre, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni annoncent un " boycott diplomatique " des Jeux olympiques d’hiver de Pékin, accusé de fouler au pied les droits humains, notamment dans la région à majorité musulmane du Xinjiang (nord-ouest).

Ces pays enverront des athlètes aux Jeux (4-20 février 2022), mais pas de responsables officiels.

Washington impose également des nouvelles sanctions contre des entreprises chinoises accusées de participer à des violations des droits des Ouïghours.

 

Craintes d’escalade militaire en Ukraine

En décembre, Joe Biden menace Vladimir Poutine de " fortes sanctions ", en cas d’escalade militaire en Ukraine.

Confrontés au déploiement de dizaines de milliers de soldats russes près de la frontière ukrainienne, les Occidentaux craignent une invasion.

Le président russe exige des garanties sur un gel de l’expansion de l’Otan.

Ces tensions poussent le prix du gaz à des niveaux record.

L’Ukraine est déchirée depuis 2014 par une guerre qui a fait plus de 13.000 morts entre Kiev et des séparatistes prorusses dans l’est du pays, que la Russie est accusée de soutenir.

AFP

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