Depuis son apparition fin 2019, la pandémie de Covid-19 est accompagnée d’une série de fausses informations relayées sur les réseaux sociaux, toutes regorgeant de personnes s’érigeant en spécialistes des maladies infectieuses. Retour sur les dix " infaux " principales qui ont marqué l’année écoulée.

L’utilisation prolongée de masques chirurgicaux peut provoquer une intoxication au gaz carbonique (CO2) ou des carences en oxygène

Plusieurs autorités scientifiques mondiales, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les Centres de contrôle et de prévention des maladies aux États-Unis (CDC), ainsi que de nombreux centres de recherches hospitaliers et universitaires expliquent que les molécules de dioxyde de carbone sont plus petites que les gouttelettes respiratoires contre lesquelles les masques protègent l’individu. Par conséquent, elles peuvent passer à travers le matériel.

Le masque doit être bien ajusté sur le visage pour que la respiration soit normale. Le port du masque peut néanmoins être inconfortable et provoquer une gêne lors d’un effort physique. Pour apaiser l’essoufflement, il suffit, selon les experts, de ralentir la cadence de l’activité physique ou de retirer momentanément le masque, tout en veillant à rester à distance des autres personnes.

Le froid et la neige peuvent tuer le coronavirus

Le froid et la neige ne peuvent pas tuer le coronavirus, encore moins le fait de prendre un bain chaud. Le coronavirus a en fait plus de chances de se propager en hiver, comme le soutient l’OMS. Selon les recherches, des températures plus basses et une humidité extrême – à la fois élevée et basse – maintiennent le virus stable et infectieux plus longtemps. C’est le cas d’ailleurs des virus à l’origine du rhume et de la grippe qui se propagent davantage pendant les mois froids.

Les jeunes ont moins de risques de développer une forme grave du Covid-19

Un faux sentiment de sécurité existe chez les jeunes qui se croient immunisés du fait de leur âge. Rima Moghnieh, spécialiste des maladies infectieuses et chef de l’unité de soins du Covid-19 et de l’unité de vaccination à l’hôpital des Makassed, explique dans ce cadre que des jeunes ont été hospitalisés pour des formes sévères de la maladie. Par ailleurs, le risque ne peut pas être écarté avec le nouveau variant Omicron. Elle souligne que selon plusieurs observations, il entraîne dans des cas rares une myocardite ou une péricardite (inflammation des muscles et des parois du cœur) chez les jeunes.

De plus, des antécédents de tabagisme, l’asthme, le diabète, une surcharge pondérale ou encore des troubles liés à l’utilisation de certaines substances peuvent augmenter le risque de développer des symptômes graves du Covid-19. Les jeunes âgés de 13 à 24 ans qui utilisent des cigarettes électroniques sont cinq fois plus susceptibles d’être contaminés, souligne une étude publiée dans le Journal of Adolescent Health.

Les effets secondaires du vaccin anticoronavirus sont dangereux

Plus de 4,53 milliards de personnes dans le monde, soit environ 59,1% de la population mondiale, ont déjà reçu une dose d’un vaccin contre le Covid-19, d’après les données compilées à partir de sources gouvernementales par le projet Our World in Data de l’Université d’Oxford. Et 33,35 millions de doses sont administrées au quotidien. Les effets secondaires graves observées sont rarissimes, voire inhabituels, selon l’OMS et les CDC.

Les avantages de la vaccination contre le coronavirus l’emportent sur les risques minimes et potentiels. Le Dr Mognieh affirme ainsi que " la vaccination protège contre les formes graves de la maladie ". Selon les CDC, une personne non-vaccinée est 14 fois plus susceptible de mourir des complications liées au Covid-19 qu’une personne entièrement vaccinée.

Certains symptômes peuvent apparaître à la suite de la vaccination, comme une fièvre, un engourdissement du bras… ces symptômes sont normaux. Ils sont observés après n’importe quelle vaccination. Il s’agit d’ailleurs d’une bonne réponse immunitaire.

Une personne contaminée au coronavirus et asymptomatique n’est pas contagieuse

Une personne contaminée au coronavirus peut être contagieuse même si elle ne présente pas de symptômes. D’où l’importance de s’isoler. " Le virus pourrait être niché dans la gorge ou les voies nasales, avance le Dr Moghnieh. Une toux ou juste le fait de parler peut transmettre le virus. De plus, le virus se transmet même avant l’apparition des symptômes. " La vigilance est d’autant plus importante que le variant Omicron est hautement transmissible et pourrait entraîner des symptômes graves chez les personnes fragiles.

Une personne contaminée au coronavirus n’a plus besoin de se faire vacciner, puisqu’elle a acquis une immunité

Selon des experts, l’immunité conférée par l’infection peut durer jusqu’à six mois. Une première contamination n’empêche pas une autre. Selon une étude publiée par les CDC en novembre 2021, le risque de contracter le coronavirus est cinq fois supérieur chez une personne ayant déjà été contaminée au coronavirus et n’a pas reçu le vaccin. De plus, le vaccin protège contre une forme grave de la maladie, au cas où l’on est contaminé une seconde fois, quel que soit le variant.

Par ailleurs, le vaccin pris après une infection au coronavirus permet de raccourcir les symptômes du Covid long. Selon une étude de l’Université de Yale aux États-Unis, 30 à 40% des personnes vaccinées ont signalé une amélioration de leurs symptômes. Le vaccin diminue également la transmission du virus.

Si le vaccin n’empêche pas la contamination et la transmission, inutile donc de le prendre

La vaccination permet de réduire considérablement le risque et la durée de transmission, même si on attrape le virus, affirme le Dr Moghnieh. " En refusant de se faire vacciner, on donne la chance au virus de muter davantage, constate-t-elle. On risque de voir émerger des variants plus graves. "

De plus, avec l’émergence du variant Omicron qui est hautement contagieux, " il est encore plus crucial d’accélérer la vaccination et de protéger les personnes à risque ". " Il est également important de recevoir la dose de rappel ", insiste-t-elle.

Le vaccin a un impact sur la fertilité et la grossesse

Aucune recherche scientifique ne démontre que le vaccin contre le Covid-19 nuit à la fertilité. Cette fausse information trouve son origine dans la peur qu’éprouvent certains à l’égard des vaccins à ARN messager qui, selon certaines informations ayant circulé sur les réseaux sociaux, peuvent perturber les gènes. Ce qui est absolument faux, puisque ces vaccins ne pénètrent même pas dans le noyau des cellules. Le vaccin stimule une réponse immunitaire contre la protéine " spike " du virus. Il n’a aucun effet sur le fonctionnement des organes reproducteurs.

De plus, se faire vacciner pendant la grossesse n’a strictement aucun impact sur le fœtus, alors qu’une infection au coronavirus durant la grossesse pourrait être potentiellement grave pour la santé de la mère et du bébé. Ces derniers peuvent en fait avoir un poids inférieur à la normale, d’après l’OMS.

Les enfants n’ont pas besoin d’être vaccinés car ils ne développent pas une forme grave de la maladie

Le vaccin est sûr pour les enfants âgés de 12 ans et plus, selon l’OMS, la FDA, les CDC et l’EMA. À l’instar des adultes, il les protège d’une forme grave de la maladie, notamment s’ils sont fragiles (asthmatiques, diabétiques…) ou s’ils affichent une surcharge pondérale. De plus, selon l’OMS en Europe, au mois de Décembre 2021 les taux les plus élevés d’infection au coronavirus étaient parmi les enfants âgés de 5 à 14 ans. Toujours selon l’agence onusienne, dans certaines régions du monde, l’incidence de Covid-19 était deux à trois fois plus élevée chez les jeunes enfants que dans la population moyenne. Il convient de signaler que les enfants constituent une source continue de transmission.

Les personnes vaccinées peuvent laisser tomber les mesures préventives, notamment le port du masque

Le variant Omicron est susceptible de provoquer des percées d’infections malgré la vaccination, sachant que celle-ci n’empêche pas une éventuelle transmission du virus, comme le soulignent les CDC et l’OMS. Les gestes barrières restent de mise même pour les personnes vaccinées.