Le ministre de l’Éducation, Abbas Halabi, confie vouloir insuffler l’espoir aux élèves pour leur assurer que leur année ne sera pas perdue. Il s’exprimait en marge d’une conférence-débat organisée par 100% Liban sur les " moyens de sauver l’année scolaire et les problèmes que rencontre le secteur pédagogique au Liban ".

Le ministre de l’Éducation, Abbas Halabi, affirme avoir " le souci de sauver l’année scolaire " et la volonté " d’insuffler un sentiment d’espoir aux élèves en leur assurant que leur année ne sera pas perdue ". Il explique dans ce cadre qu’une commission sera formée dans les prochains jours avec pour mission d’avancer des propositions susceptibles de sauver l’année scolaire dans le secteur public d’autant que " ce n’est que dernièrement que les cours ont repris " après un arrêt de deux mois. " Ils n’ont étudié que 26 jours avant les fêtes de fin d’année ", a-t-il déclaré à Ici Beyrouth en marge d’une conférence-débat organisée vendredi soir par l’ONG 100% Liban sur les " moyens de sauver l’année scolaire et les problèmes que rencontre le secteur pédagogique au Liban ", en présence de nombreux responsables du secteur pédagogique.

M. Halabi a confié dans ce cadre que pour éviter " un décalage " entre les élèves du public et ceux du privé qui " ont accompli à ce jour quatre mois d’études ", il va " essayer de raccourcir l’année scolaire du secteur privé pour permettre au secteur public de rattraper l’année ".
En raison de la crise économique et vu que les revendications des enseignants n’ont pas encore été satisfaites, ces derniers pourraient refuser de corriger les épreuves officielles dans une tentative de forcer la main au gouvernement. " Je crois que je vais réussir à avoir le budget nécessaire pour répondre aux besoins financiers de cette période, affirme-t-il. Je suis toujours à la recherche d’une aide financière, je n’ai encore rien de concret. Mais j’ai bon espoir de réussir à rassembler les fonds nécessaires pour couvrir les dépenses des examens officiels. "

Et M. Halabi d’ajouter : " On n’a pas encore réussi à avoir les montants pour venir en aide aux enseignants du secteur privé. Mais lors de l’atelier de travail tenu récemment au Grand Sérail sur la sauvegarde de l’éducation au Liban, j’ai adressé une invitation spéciale aux bailleurs de fonds qui étaient présents. Je poursuis les négociations pour savoir s’il y a une possibilité de trouver les fonds nécessaires pour venir en aide au secteur privé qui représente 70% des élèves au Liban. "
À la question de savoir quelles sont les mesures préconisées par son ministère pour sauver l’année scolaire, M. Halabi a assuré que tous les efforts ont été déployés à cet effet. Il explique dans ce cadre qu’il a proposé " des solutions pour les contractuels du secteur public au nombre desquelles le doublement du tarif de l’heure d’enseignement et la couverture des frais de transport pour les enseignants selon des critères déterminés ". Ces décrets ont été avalisés par le Conseil des ministres et publiés dans le Journal officiel, mais ils " doivent être mis en œuvre par le ministère des Finances ".

Privilégier le dialogue

L’ONG 100% Liban a vu le jour en 2019 suite à la crise de 2019, explique à Ici Beyrouth, le directeur général de l’ONG Sleiman Maaraoui. " Les membres de l’équipe avaient constaté l’absence d’instances officielles qui puissent mener un dialogue en vue de solutions efficientes ", ajoute-t-il, soulignant que même " le secteur privé n’avait pas pris d’initiatives pour organiser une table ronde afin de discuter du contexte de l’époque qui était grave et qui ne cessait de s’aggraver ". C’est au terme de plusieurs réunions entre des chefs d’entreprises et des représentants du secteur privé (environ 300 dirigeants) que l’ONG a vu le jour. " C’est une plateforme où le dialogue sera mis en avant entre les différents secteurs dans le but de trouver des solutions de sauvetage et sur le long terme des solutions de redressement, insiste M. Maaraoui. Nous avons réussi à réunir autour de nous beaucoup de gens du secteur privé, mais surtout des représentants des petites et moyennes entreprises, des petites et moyennes industries et des entrepreneurs individuels qui représentaient à l’époque plus de 900.000 emplois. Les gens qui ont présenté des plans de redressement économique peuvent les discuter à travers cette plateforme. "