Le président de la Commission parlementaire de la santé, Assem Araji, a mis en garde mardi contre une crise sanitaire d’autant que "les hôpitaux privés risquent de ne plus accueillir les patients qui bénéficient des prestations de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)", qui ne les paient plus. Soulignant que 35% des patients au Liban sont couverts par la CNSS, le Dr Araji a expliqué que celle-ci avait l’habitude d’octroyer aux hôpitaux une avance "qui est l’équivalent de 30% à 40% de la somme salariale". Cet accord doit être renouvelé annuellement, a-t-il ajouté, notant que "le conseil d’administration de la CNSS n’a pas approuvé cette avance et les hôpitaux ont besoin de liquidités pour payer leurs employés".

"La CNSS et l’ensemble des tiers-payants risquent de s’effondrer", a mis en garde le Dr Araji, affirmant que "les hôpitaux ne peuvent plus continuer à fonctionner de la sorte". "Le patient est la victime" de cette crise qui oppose les hôpitaux privés à la CNSS, a-t-il déploré. "Nous avons su que le ministère de la Santé n’a rien payé aux hôpitaux, la CNSS ne paie plus les avances et les hôpitaux ne sont plus accessibles que par les plus nantis", a constaté le Dr Araji.

Il a appelé dans ce cadre le gouvernement à développer un plan d’urgence qui regroupe la CNSS, la Coopérative des fonctionnaires et le ministère de la Santé. "L’État doit intervenir dans les plus brefs délais et accorder une avance à la CNSS et aux autres tiers-payants publics, a-t-il martelé. Il doit essayer d’assurer des fonds de l’étranger pour sauver le secteur public, d’autant que l’État doit à la CNSS près de 5.000 milliards de livres libanaises."