Les silos du port de Beyrouth figurent désormais sur la liste des bâtiments historiques, conformément à une décision publiée vendredi dans ce sens par le ministre de la Culture, Mohammed Mortada. Par conséquent, aucune action ne peut être entreprise sur ces silos "sans un accord préalable du ministre de la Culture qui doit également approuver les moyens et les matériaux utilisés", a précisé M. Mortada dans un communiqué.

Les silos, fortement endommagés par la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, devraient être démolis à la suite d’une décision prise mercredi en Conseil des ministres, jugeant qu’ils constituent un danger du fait qu’ils s’inclinent de quelques millimètres au quotidien. Une décision à laquelle s’opposent les proches des victimes de l’explosion qui dénoncent une dénaturation de la scène du crime.

M. Mortada a expliqué que depuis leur construction, les silos sont "une caractéristique du front de mer de la capitale". "Leur emplacement et leur architecture sont liés à la mémoire collective, a-t-il poursuivi. Ils sont témoins des changements politiques, sociaux et économiques dont a été témoin Beyrouth durant plus de 50 ans." Et M. Mortada d’insister: "Comme ces silos se sont transformés, après l’explosion du 4 août, en un symbole autour duquel se sont rassemblés les Libanais (…) et comme il est important de préserver ces silos historiques qui font partie du patrimoine humain d’autant qu’ils représentent une ville ravagée par l’explosion, il est essentiel de préserver cette image et de la transmettre aux futures générations."