L’effondrement économique du Liban peut constituer une opportunité pour améliorer les politiques environnementales du pays et s’attaquer sérieusement à la crise de gestion des déchets, a affirmé mercredi le ministre de l’Environnement, Nasser Yassin. Il a estimé que le gouvernement, à court d’argent, devrait abandonner les gros et coûteux contrats de gestion des déchets pour adopter une approche plus rationnelle et locale axée sur le recyclage. " Il est vrai que la crise financière rend difficile la gestion des déchets, mais elle constitue aussi une opportunité, je n’exagère pas ", a-t-il déclaré dans une interview à l’AFP.

" Il y a une opportunité si nous gérons ce secteur et le remettons entre les mains des autorités locales qui ne cherchent pas le profit ", a ajouté M. Yassin, soulignant la nécessité de trouver " un mécanisme viable " pour le traitement et la gestion des déchets. Depuis la crise des déchets qu’a connu le Liban, en 2015, aucune solution viable n’a été trouvée. La destruction de deux centres de tri des déchets lors de l’explosion survenue en août 2020 au port de Beyrouth n’a fait qu’aggraver le problème. La plus grande partie des déchets est traitée par de grandes entreprises. Elles collectent les déchets et les déversent sans discernement dans d’immenses décharges qui violent plusieurs normes internationales de santé et de sécurité.

À l’été 2019, avant le début de l’effondrement économique, seuls 8 % des déchets étaient recyclés dans le pays qui produisait 5 000 tonnes quotidiennes de déchets, selon les autorités. Mais avec la crise et la pandémie de Covid-19, les déchets ont été réduits de " 30 à 40 % dans l’ensemble du Liban " selon M. Yassin. Les décharges sauvages se sont multipliées dans le pays, atteignant près de 800, et plusieurs localités brûlent les déchets, les principales usines de traitement de déchets ayant fermé faute de financement. M. Yassin a indiqué que son ministère œuvrait sur plusieurs projets de recyclage, dont celui de transformer en compost les déchets des marchés de fruits et légumes à Beyrouth et dans sa banlieue ou le recyclage du papier.

AFP

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