Dans le duel entre les deux sprinteuses les plus rapides de la saison sur 100m, Sha’Carri Richardson a maté dimanche soir Shericka Jackson au meeting de Ligue de diamant de Chorzów (Pologne), à un mois des Mondiaux à Budapest (19-27 août). Pour sa part, le phénomène norvégien Jakob Ingebrigtsen continue de se rapprocher sur 1500m de la marque de référence du Marocain Hicham El Guerrouj, qui date de tout juste 25 ans.
Aux 10.71sec signées au début du mois par Richardson en séries du 100m aux " trials " américains pour Budapest, Jackson avait répondu dès le lendemain à distance, depuis les sélections jamaïcaines, en s’emparant en 10.65sec de la meilleure performance mondiale de la saison. Dans la touffeur polonaise, la flamboyante Américaine, sans perruque cette fois mais coiffée de longues tresses vertes, a riposté en s’imposant en 10.76sec, deux centièmes devant sa rivale jamaïcaine (10.78sec).
Après deux ans en retrait, Richardson confirme course après course en 2023 son retour sur le devant de la scène. Sur 100m, elle est même invaincue depuis le début de la saison. " J’ai fait une super course, propre, je me suis vraiment amusée ", a apprécié la Texane de 23 ans, qui a repris Jackson en fin de course.
Nouveau record pour Ingebrigtsen
Richardson comme Jackson –sans oublier une autre fusée jamaïcaine, Shelly-Ann Fraser-Pryce, même si elle vient à peine de lancer sa saison, retardée par un genou douloureux– sont qualifiées pour les Mondiaux 2023 tant sur 100m que sur 200m. L’Américaine vivra dans la capitale hongroise sa première compétition internationale, après avoir manqué les Jeux olympiques de Tokyo, suspendue pour un contrôle positif au cannabis, et les Mondiaux 2022, non qualifiée. " Je sais que je veux (y) réussir, mais je ne vais pas le dire, je l’ai écrit pour moi ", se veut-elle mystérieuse.
Au bout du 100m masculin, le champion du monde en titre Fred Kerley s’est, lui, incliné pour la première fois de l’année sur la ligne droite, d’extrême justesse: pour un centième, 9.98sec contre 9.97sec pour le Sud-Africain Akani Simbine, il s’est classé deuxième. Pas de quoi le déstabiliser: " J’ai fait une bonne course, il ne manquait rien, j’ai fait le job ", a estimé Kerley.
Un mois après avoir amélioré son propre record d’Europe du 1500m à Oslo, devant le public norvégien, Ingebrigtsen (22 ans) a récidivé sur la piste polonaise, en s’imposant en 3.27.14min (contre 3.27.95min), soit 81 centièmes plus rapide encore. Ce chrono fait de lui le quatrième meilleur performeur de l’histoire, derrière le trio El Guerrouj/Bernard Lagat/Asbel Kiprop. Et le champion olympique en titre n’est plus séparé que par 1.14sec précisément des 3min 26sec référence du Marocain, qui tiennent depuis 1998. " Je voulais courir une nouvelle fois sous les 3min 28sec. Je savais que si j’en étais capable, j’avais de grandes chances d’améliorer mon record personnel. C’était le meilleur résultat que je pouvais espérer aujourd’hui (dimanche) ", a expliqué Ingebrigtsen.
Van Niekerk " dans la bonne direction "
À la recherche de son meilleur niveau depuis de longues années, Wayde Van Niekerk a, lui, couru –et remporté– son 400m le plus rapide depuis sa sérieuse blessure à un genou survenue fin 2017, en 44.08sec. Ce qui le place à moins de deux dixièmes de la MPM (43.91sec) établie dès avril par le surprenant Zambien Muzala Samukonga, qui a dû rapidement stopper son effort dimanche après-midi, visiblement blessé. " Les choses vont dans la bonne direction. J’ai pu m’entraîner régulièrement. C’est ma course la plus rapide en sept ans, et ça montre que les 43 secondes sont possibles ", espère le Sud-Africain.
À la hauteur, le Qatari Mutaz Essa Barshim, rare depuis le début de l’année, s’est emparé de la meilleure performance mondiale de la saison (MPM) avec 2.36m à l’approche des Mondiaux 2023. Au triple saut, la Vénézuélienne Yulimar Rojas l’a, elle, améliorée de deux centimètres, avec 15.18m. Armand Duplantis n’a pas fait grimper la sienne à la perche, en échouant à 6.13m, mais a collectionné une victoire de plus avec 6.01m.
