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Le marathon annuel de Beyrouth réunira les Libanais et des coureurs internationaux ce dimanche 12 novembre, dans un contexte de détérioration de la situation politique et économique du pays. Malgré les défis de taille, la course sera organisée avec la même détermination qui la caractérise, la rendant ainsi encore plus remarquable.

Cette année, 350 équipes de terrain, 1.100 bénévoles et 19 associations caritatives prendront part à l’événement. Le nombre croissant de participants suggère que cette édition est destinée à établir de nouveaux records par rapport à celles des années précédentes.

Pour que l’événement puisse avoir lieu, les routes seront fermées dès 5h du matin ce dimanche. Le circuit comprendra 18 postes d’encouragement, des arbitres de surveillance, du personnel médical ainsi que plusieurs postes d’eau. Dans ce contexte, il est indéniable que cet événement revêt une importance considérable, étant largement perçu comme l’un des plus grands rassemblements au Liban.

En ce qui concerne le parcours de cette année, le point de départ et d’arrivée sera établi sur le Waterfront de Beyrouth. Le programme comprendra diverses catégories, notamment le semi-marathon pour les paraathlètes à 6h15, le semi-marathon et le marathon à 6h30, une course de 10 km à 7h30, et enfin, une course de fond de 5 km à 10h. Ainsi, l’événement promet un divertissement pour tous, avec la possibilité de participation à différentes courses.

Battre les records

L’organisation cherchera également à modifier la piste afin d’organiser une course confortable qui pourrait aider les coureurs à battre les records actuels de la course: 2:10:41 pour les hommes et 2:28:38 pour les femmes.

Le conseiller média et journaliste de l’association, Hassan Mehieddine, a exprimé son admiration envers l’équipe qui s’efforce, d’année en année, d’améliorer son niveau. Il a ainsi souligné les progrès significatifs réalisés par le marathon de Beyrouth depuis sa création.

Le marathon de Beyrouth a été créé en 2003 par May Khalil, à la suite d’un accident dont elle a été victime en courant. Cette année, l’association célèbre son 21e anniversaire, marquant également 21 ans de propagation d’un message constant: éveiller la conscience humaine et souligner l’importance de promouvoir l’unité nationale.

L’événement est associé au ministère de la Jeunesse et des Sports et se concentre sur l’organisation d’activités axées sur la course à pied et l’effort physique. Son objectif principal est de former des générations d’athlètes pour le Liban, tous motivés par ce qui les unit véritablement: leur nationalité. En outre, l’association propose une gamme diversifiée de programmes d’entraînement, avec jusqu’à 542 programmes pour les hommes et 510 pour les femmes.

Slogans divers

La course arbore des slogans nationaux, sanitaires, culturels, sociaux et caritatifs pour mettre en lumière la relation entre le sport et d’autres secteurs, en collaboration avec la communauté libanaise. En outre, elle incarne la conviction profonde du peuple libanais, rejetant la violence et érigeant le sport en symbole d’harmonie et d’unité.

Cette année revêt une signification particulière, notamment dans le contexte des événements en cours à Gaza et au Sud-Liban, une réalité que le marathon de Beyrouth accompagne avec une profonde tristesse. May Khalil, présidente de l’association, souligne la nécessité de maintenir la course, considérant que courir devient un moyen de se sentir vivant, surtout en ces temps difficiles. Son message est simple: "C’est le Liban", un pays qui demeure fort, malgré toutes les épreuves.

Dans ce contexte, il est crucial de ne pas sous-estimer l’impact significatif de cet événement sur la société libanaise. En effet, le marathon de Beyrouth a généré 18,5 millions de dollars au fil des ans, créant ainsi des centaines d’emplois et contribuant à atténuer les problèmes qui affectent la communauté libanaise.

Au cours des dernières années, le marathon a été honoré de prestigieuses reconnaissances internationales, notamment en 2010, 2015 et 2016, où il a été classé bronze et argent par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF). Cette reconnaissance a également contribué à renforcer la position éminente du Liban sur la carte sportive internationale.

Paula Radcliffe, détentrice de nombreux records internationaux de course, a, pour sa part, exprimé ses meilleurs vœux à tous les participants du marathon de Beyrouth 2023. Elle a déclaré: "Je voudrais adresser mes meilleurs vœux à tous les participants du marathon de Beyrouth 2023. J’ai toujours admiré cet événement pour la détermination et la persévérance des organisateurs, ainsi que pour l’atmosphère familiale et chaleureuse qu’il offre aux participants."

Cette année, qui pourrait établir de nouveaux records de participation, témoigne des progrès constants du marathon de Beyrouth au fil des ans. En 2003, la course avait attiré 6 000 participants, tandis qu’en 2018, l’année précédant la pandémie de Covid-19, le nombre de coureurs avait grimpé à 50 000.

Au fil des ans, le marathon de Beyrouth a accueilli de nombreux coureurs internationaux en provenance d’Éthiopie, du Kenya, du Maroc, de Tunisie, d’Égypte, d’Irak et de Jordanie. De nombreux professionnels de renommée mondiale ont également pris part à l’événement, tels que Haile Gebreselassie (Éthiopie), Paul Terget et Tegla Loroupe (Kenya), Edwin Moses (États-Unis) et, bien sûr, Paula Radcliffe (Royaume-Uni). De manière virtuelle, 600 coureurs issus de 105 pays participeront également à l’événement.

Du côté libanais, plusieurs coureurs professionnels tels que Bilal Awada, Tony Hanna, Nada al-Jisr et Katia Rashid sont attendus.

Nada al-Jisr, qui a décroché la troisième place lors de l’édition de l’année dernière, a indiqué à Ici Beyrouth qu’elle avait commencé à courir depuis qu’elle était à l’université, et qu’elle s’était mise à s’entraîner pour des marathons en 2002-2003. Pour elle, la course à pied est un moyen de se sentir plus vivante, une activité qui renforce sa confiance en elle et, comme elle le décrit, une véritable "thérapie".

Nada al-Jisr prend part à la course pour la sixième fois, suivant toujours le même programme d’entraînement qui démarre trois mois avant l’événement. Elle a confié qu’elle visait à égaler, voire à battre, son record personnel non officiel de 3 heures et 7 minutes ce dimanche.

Quant aux vainqueurs de l’année précédente, Saleh Zeaiter et Nadine Sherine Njeim, Roger Bejjani, président du groupe Inter Lebanon, l’un des clubs d’athlétisme majeurs au Liban, a partagé ses prévisions pour cette édition avec Ici Beyrouth. Il a déclaré: "Plusieurs coureurs ont les capacités de remporter le titre, mais trois d’entre eux se distinguent dans la section masculine: Tony Hanna (Let’s Run), Saleh Zeaiter (Inter Lebanon), Bilal Awada et Zaher Zein El Dine (l’Armée)."

Dans la section féminine, M. Bejjani prévoit une compétition serrée entre Nada al-Jisr (Inter Lebanon) et Katia Rashid (Let’s Run), étant donné que Sherine Njeim, la gagnante de l’année dernière, n’y participera pas.

Il a souligné que cette année sera difficile à prédire car Tiana AbdulMassih, Pia Nehmeh et Nadia Dagher ne courront pas ce dimanche, même si elles détiennent toutes des records personnels inférieurs à trois heures. M. Bejjani a également insisté sur le potentiel de Mahmoud Abou Zeid, un coureur qui pourrait remporter le 10 km, alors qu’il n’a que 15 ans.

Par ailleurs, l’arrivée des coureurs étrangers le 9 novembre à Beyrouth suscite également un grand intérêt. L’équipe, constituée de 9 Éthiopiens et Kényans, dont 5 hommes et 4 femmes, compte des athlètes tels que Gudisa Tafa Dikiba, avec un record personnel de 2 heures et 15 minutes, et Moluyo Ambe, avec un record personnel de 2 heures et 28 minutes. Il est évident que la participation de ces coureurs étrangers ajoutera un niveau de compétition supplémentaire à l’événement.

Vingt-et-un ans après sa création, le Marathon de Beyrouth semble continuer de gagner en popularité, malgré les défis constants au Liban. Dans un contexte où la sécurité de la population libanaise est menacée, May Khalil persiste dans son effort pour unir le peuple sous un même drapeau, une même course.

Cette initiative ne manquera pas d’impressionner tant les coureurs amateurs que les professionnels. Même après tout ce temps écoulé depuis l’accident de May Khalil, elle demeure animée par une résilience et une motivation constantes, incarnées à travers le Marathon de Beyrouth.

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